lundi 13 février 2017

Ip Man 2 (Wilson Yip, 2010)

J’écrivais dans mon texte sur Ip Man que le personnage de Donnie Yen quittait la Chine après l’avènement de Mao Tsé-toung. Ip Man arrive à Hong Kong. 1950, la pauvreté règne et la vie familiale est difficile. Il a une enfant et sa femme (Lynn Hung) en attend un deuxième. Ils ont du mal à payer le loyer et parfois à manger à leur faim. Personne ne le connaît à Hong Kong. Il a beau poser des affiches pour donner des cours de Wing Chun, rien n’y fait. Sauf le jour où un jeune homme arrive chez lui pour devenir son disciple. Un petit combat pour bien lui faire avaler son arrogance, et hop, l’école se remplit comme par miracle.

D’autres jeunes hommes de Hong Kong veulent devenir ses disciples. Mais d’autres sifu ont envie de mettre des bâtons dans les roues de Ip Man. Le plus virulent est maître Hung (Sammo Hung) qui refuse que Ip Man installe son école. Ce dernier va s’expliquer devant tous les maîtres. Chacun va l'affronter pour mesurer ses forces. Ip Man sort vainqueur chaque fois, sauf avec maître Hung qui s’achève par un match nul. Morceau de bravoure où ils se battent sur des tabourets renversés. Mais Ip Man refuse de payer la cotisation. Maître Hung décide de commencer un travail de sape de son école, de le harceler et d'envoyer ses hommes foutre la raclée aux élèves de Ip Man.

L’école de Ip Man est sur le toit d’un immeuble dans le quartier de Tsim Sham Tsui. Or, les bagarres commencent à épuiser la patience des voisins qui décident d’expulser Ip Man et sa famille. Mais Donnie Yen ne peut que jouer les héros et, qui plus est, un symbole de l’unité chinoise. Cette unité va se faire à cause de l’arrogance des Britanniques dont le chef de la sécurité hait les Chinois. Il veut prouver que la boxe anglaise est largement supérieure aux arts martiaux. Baliverne ! Le film prend un tour nationaliste qui frise avec la xénophobie. On n’avait pas vu ça depuis les années 1990. Les Anglais ont toutes des têtes de truands et jouent avec si peu de conviction que les enjeux n’ont plus aucune valeur.

Le boxeur choisi (Darren Shahlavi) terrasse maître Hung qui en meurt. C’est Ip Man qui va battre le boxeur et l’arrogance britannique. Cette vision trop manichéenne aurait pu être appréciée quand les Anglais possédaient encore Hong Kong, mais aujourd’hui, ce scénario paraît bien rance. Pourtant le travail de Wilson Yip est remarquable. Les décors sont bien reconstitués et l’image parvient à rendre une époque, les années 1950) avec un soupçon de mélancolie. Sa mise en scène est brillante notamment dans les combats chorégraphiés, encore une fois, par Sammo Hung. Combats qui sont en très, très, grand nombre.

Pour poursuivre d'imprimer la légende du héros chinois, le film se termine sur une courte séquence. Un homme rentre dans le bureau de Ip Man. Il présente un enfant qui veut prendre des cours d'arts martiaux. Ip Man et le gamin causent un instant et l'on remarque que le petit a toutes les mimiques de Bruce Lee. Ip Man lui suggère de revenir dans quelques années. Le film s'achève sur le générique final où des photographies de Bruce Lee et de Ip Man sont montrées. Mais cela n'est sans aucun doute qu'une légende, car les deux hommes ne se sont jamais rencontrés aussi tôt et Bruce Lee, qui était déjà acteur en 1950, n'a jamais été son élève.




















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