Un
jeune empereur inexpérimenté, une impératrice douairière et un
premier ministre avide de pouvoir. Royal
tramp utilise un schéma
très connu, celui des guerres de succession entre les empires Qing
et Ming. L’idée de Wong Jing est de donner à Stephen Chow le
personnage de Wai Siu-bo, ce saltimbanque qui vit de ville en ville
proposer son spectacle de chansonnier en échange d’un repas ou de
quelques pièces. Wai Siu-bo coiffé d’un masque de tigre amuse un
jour les clients d’une auberge et parle de Chan Kan-man (Damian
Lau), le chef de la secte Ciel et Terre, partisan du retour à
l’ancienne dynastie.
L’empereur
actuel est Kangxi (Deric Wan), jeune et innocent que Chan Kan-man
veut éliminer. Son ministre est Ao Bai (Elvis Tsui) qui maîtrise
les arts martiaux à la perfection. Il est invincible et ne supporte
pas la moindre contestation. Immédiatement, avec son rire
sardonique, Ao Bai est désigné comme le super méchant qui arrive
tout seul à détruire toute une armée d’ennemis. Kangxi en a peur
mais il entend asseoir son pouvoir et réunit dans une auberge de
plaisir les sept chefs de l’empire. C’est l’eunuque impérial
Hoi Ta-fu (Ng Man-tat) qui organise cette rencontre, l’un des rares
en qui l’empereur a encore confiance
C’est
précisément dans cette auberge que Wai Siu-bo raconte son histoire
et c’est aussi dans cette auberge que Chan Kan-man vient pour tuer
l’empereur. Les soldats, mis au courant, cherche à arrêter le
chef rebelle. Celui-ci blessé va être aidé par Wai Siu-bo, qui
n’en voulait pas tant mais dont le bon fond est prêt à fournir de
l’aide à toute personne blessée. Chan Kan-man est persuadé que
Wai Siu-bo est un de ses partisans. Il lui confie une mission :
devenir un serviteur de l’empereur et s’infiltrer à la cour pour
récupérer un livre. Au jeu des chaises musicales, Wai Siu-bo perd
puisque les membres de la secte Ciel et Terre connaissent le danger.
On lui tatoue un message sous le pied.
Direction
le palais. La file d’attente est trop longue pour l’embauche des
serviteurs. Wai Siu-bo se met dans l’autre queue qui est celle des
futurs eunuques. Il est illettré et l’ignorait. Il réussit à
échapper à la castration. Il rencontre vite l’eunuque impérial
qui va engager Wai Siu-bo pour protéger l’empereur. Wai Siu-bo n’a
qu’une envie, prendre le livre et vite partir du palais. Il va
naturellement dans la bibliothèque et y rencontre l’empereur et sa
jeune sœur, Kim Ning (Chingmy Yau) tout en ignorant qui ils sont
tous les deux. Il en est d’autant plus insolent mais cela leur
plaît. Wai Siu-bo obtient une promotion et Kim Ning commence à en
tomber amoureuse.
L’humour
de Royal
tramp est constitué
d’éléments disparates. Le premier est le comique de situation.
Wai Siu-bo se retrouve dans des situations qu’il ne maîtrise pas
et dans lesquelles il va s’empêtrer de manière burlesque tout en
trouvant le moyen de s’en sortir. Stephen Chow n’hésite jamais à
rendre ridicule son personnage mais également ceux de Ng Man-tat et
de Nat Chan qui joue un conseiller de l’empereur qui trahit tout le
monde l’un après l’autre. Le film se veut une critique des aléas
de la politique, où le saltimbanque, malgré ses mensonges et sa
veulerie, devient le conseiller de Kangxi et gravit les échelons un
à un.
Le
reste de l’humour est essentiellement constitué d’allusions
sexuelles et de jeux de mots que les sous-titres ont un peu de mal à
traduire. C’est l’humour habituel de Wong Jing avec ses blagues
en dessous de la ceinture comme lors de la visite de Wai Siu-bo aux
appartements de l’eunuque impérial qui conserve de nombreux pénis
dans du formol. On s’y tire aussi beaucoup les tétons, les
personnages rient à gorge déployée. Ceci est l’œuvre de Wong
Jing qui laisse à Ching Siu-tung le soin de réaliser les combats où
les adversaires défient, comme à son habitude, les lois de la
gravitation. Royal
tramp est un film
roboratif.
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