samedi 3 juin 2017

Royal tramp (Wong Jing, 1992)

Un jeune empereur inexpérimenté, une impératrice douairière et un premier ministre avide de pouvoir. Royal tramp utilise un schéma très connu, celui des guerres de succession entre les empires Qing et Ming. L’idée de Wong Jing est de donner à Stephen Chow le personnage de Wai Siu-bo, ce saltimbanque qui vit de ville en ville proposer son spectacle de chansonnier en échange d’un repas ou de quelques pièces. Wai Siu-bo coiffé d’un masque de tigre amuse un jour les clients d’une auberge et parle de Chan Kan-man (Damian Lau), le chef de la secte Ciel et Terre, partisan du retour à l’ancienne dynastie.

L’empereur actuel est Kangxi (Deric Wan), jeune et innocent que Chan Kan-man veut éliminer. Son ministre est Ao Bai (Elvis Tsui) qui maîtrise les arts martiaux à la perfection. Il est invincible et ne supporte pas la moindre contestation. Immédiatement, avec son rire sardonique, Ao Bai est désigné comme le super méchant qui arrive tout seul à détruire toute une armée d’ennemis. Kangxi en a peur mais il entend asseoir son pouvoir et réunit dans une auberge de plaisir les sept chefs de l’empire. C’est l’eunuque impérial Hoi Ta-fu (Ng Man-tat) qui organise cette rencontre, l’un des rares en qui l’empereur a encore confiance

C’est précisément dans cette auberge que Wai Siu-bo raconte son histoire et c’est aussi dans cette auberge que Chan Kan-man vient pour tuer l’empereur. Les soldats, mis au courant, cherche à arrêter le chef rebelle. Celui-ci blessé va être aidé par Wai Siu-bo, qui n’en voulait pas tant mais dont le bon fond est prêt à fournir de l’aide à toute personne blessée. Chan Kan-man est persuadé que Wai Siu-bo est un de ses partisans. Il lui confie une mission : devenir un serviteur de l’empereur et s’infiltrer à la cour pour récupérer un livre. Au jeu des chaises musicales, Wai Siu-bo perd puisque les membres de la secte Ciel et Terre connaissent le danger. On lui tatoue un message sous le pied.

Direction le palais. La file d’attente est trop longue pour l’embauche des serviteurs. Wai Siu-bo se met dans l’autre queue qui est celle des futurs eunuques. Il est illettré et l’ignorait. Il réussit à échapper à la castration. Il rencontre vite l’eunuque impérial qui va engager Wai Siu-bo pour protéger l’empereur. Wai Siu-bo n’a qu’une envie, prendre le livre et vite partir du palais. Il va naturellement dans la bibliothèque et y rencontre l’empereur et sa jeune sœur, Kim Ning (Chingmy Yau) tout en ignorant qui ils sont tous les deux. Il en est d’autant plus insolent mais cela leur plaît. Wai Siu-bo obtient une promotion et Kim Ning commence à en tomber amoureuse.

L’humour de Royal tramp est constitué d’éléments disparates. Le premier est le comique de situation. Wai Siu-bo se retrouve dans des situations qu’il ne maîtrise pas et dans lesquelles il va s’empêtrer de manière burlesque tout en trouvant le moyen de s’en sortir. Stephen Chow n’hésite jamais à rendre ridicule son personnage mais également ceux de Ng Man-tat et de Nat Chan qui joue un conseiller de l’empereur qui trahit tout le monde l’un après l’autre. Le film se veut une critique des aléas de la politique, où le saltimbanque, malgré ses mensonges et sa veulerie, devient le conseiller de Kangxi et gravit les échelons un à un.

Le reste de l’humour est essentiellement constitué d’allusions sexuelles et de jeux de mots que les sous-titres ont un peu de mal à traduire. C’est l’humour habituel de Wong Jing avec ses blagues en dessous de la ceinture comme lors de la visite de Wai Siu-bo aux appartements de l’eunuque impérial qui conserve de nombreux pénis dans du formol. On s’y tire aussi beaucoup les tétons, les personnages rient à gorge déployée. Ceci est l’œuvre de Wong Jing qui laisse à Ching Siu-tung le soin de réaliser les combats où les adversaires défient, comme à son habitude, les lois de la gravitation. Royal tramp est un film roboratif.























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