Trois
ans après son premier long-métrage La
Pointe courte, qui était
d'ailleurs son tout premier film, Agnès Varda tourne son premier
court-métrage. A l'époque, déjà, elle ne faisait rien comme tout
le monde, et elle le démontre dans Ô
saisons ô châteaux (titre
tiré d'un vers de Rimbaud) en tournant un documentaire de commande
sur les châteaux de la Loire. En 1957, faire un film de commande, ça
laissait aux cinéastes l'occasion de s'amuser et de jouer.
Agnès
Varda expliquait qu'elle ne connaissait rien à cette région et a
donc acheté un guide touristique. Elle demande à Danièle Delorme
de déclamer un commentaire tout à fait sérieux (mais pas toujours)
sur les beaux châteaux des rois de France (dans une ruine, elle dit
que Jeanne d'Arc venait couronner le roi, la caméra rejoue le trajet
de la pucelle d'Orléans), tandis qu'Antoine Bourseiller récite
quelques poèmes fameux et connus.
A
l'image, les châteaux sont vides. D'ailleurs aucune des 365 chambres
de Chambord n'ont jamais été habitées. Quoique, les gardiens les
entretiennent (trois d'entre eux se frottent les mains) et
demeuraient les uniques occupants de ces immenses domaines. Agnès
Varda fait appel à quelques mannequins dont les tenues à la mode
viennent apporter un peu de couleurs aux murs de tuffeau et autres
pierres blanches et grises.
C'est
sur une musique de jazz moderne qu'elle fait sa visite des châteaux.
Elle n'est pas la seule à observer les bords de Loire. Un ancien
gardien à la retraite peint dans un style naïf les châteaux, on en
voit des reproductions. Là une maquette, ici un extrait d'un muet
incunable sur le Duc de Guise. Plus que les intérieurs, les
alentours l'intéressent davantage, les jardins, les oiseaux, les
fleurs, les arbres, les marécages et les sculptures.
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