mardi 6 juin 2017

Noix de coco (Joseph Santley & Robert Florey, 1929)


Pour supporter Noix de coco, le premier film des Marx Brothers (Groucho, Zeppo, Harpo et Chico par ordre d'apparition à l'écran), il faut se farder les chansons qui ponctuent les apparitions des frères. Moi, je n'y arrive pas, je zappe ces chansons et ballets. Faut dire que c'était encore les débuts du parlant et que ça faisait riche, ça faisait film à gros budget, de faire des ballets avec des danseuses au sourire Hollywood et d'offrir des chansons d'opérette (près de vingt minutes du film quand même) dont la dernière largement inspirée de Carmen de Bizet.

La scénario est réduit au minimum, un hôtel de Floride, dirigé par Groucho, accueille de nombreux vacanciers. Parmi eux, Mrs Potter (Margaret Drumond, l'éternelle tête de turc de Groucho), femme fortunée qui va se faire voler son collier de diamants par un couple d'escrocs, Penelope (Kay Francis) et Yates (Cyril Ring). Ce dernier aimerait épouser Polly (Mary Eaton), fille de Mrs Potter, mais amoureuse de Bob (Oscar Shaw) que le couple malfaisant va faire accuser du vol, tout en prenant à témoins Chico et Harpo.

Entre ce récit et les gags des Marx Brothers, il n'existe que peu de lien. Zeppo apparaît peu, il joue l'assistant de Groucho qui clame à ses employés, venus réclamer leur salaire, que les payer serait les réduire en esclavage. La plupart des scènes avec Groucho sont filmées en plan fixe, comme pour être certain de ne rater aucune improvisation, aucun de ses jeux de mots et formules à l'emporte-pièce. Groucho est le chef d'orchestre des piques et saillies et sa cible préférée, Mrs Potter, est l'objet de toutes les moqueries sur son physique.

Le mieux serait de voir Noix de coco en VO avec les sous-titres anglais (d'ailleurs le titre veut dire « noix de cacao » et non noix de coco). Là, c'est forcément Chico qui écorche le mieux les mots, un viaduc devient dans sa bouche « why a duck », levee (digue) est entendu comme Levi. Devant l'étonnement que sa valise soit vide quand ils arrivent à l'hôtel, il répond qu'elle sera pleine quand ils partiront. Embauché pour truquer les enchères organisées par Groucho, Chico va foutre la pagaille.

Harpo, bien entendu, ne dit pas un mot de tout le film mais effraie déjà les jeunes femmes de l'hôtel. Il joue de son visage qu'il déforme et rend grimaçant, même quand il sourit il crée de l'inquiétude. Dans le hall de l'hôtel, il utilise l'encre comme boisson et mange des fleurs. Son élasticité corporelle permet les meilleurs gags physiques, assis par terre, il s'échappe en feignant de ramer, dans une cellule de prison, il brise un barreau et s'évade. Comme Chico joue un morceau de piano, Harpo se met deux fois derrière sa harpe.

















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