C'est
l'été, il fait chaud, très chaud, c'est la fête du cinéma, les
salles sont climatisées, l'occasion d'aller voir cette compilation de
trois courts-métrages (80 minutes au total) qu'est Le Grand
méchant renard et autres contes. Le dessin est d'une grande
simplicité, tout en rondeur et en couleurs chaudes. Le décor :
une ferme sur une colline où quelques animaux doués de la parole,
mais pas toujours bien futés, vont défiler pour trois histoires. Le
tout est entouré d'un rideau de théâtre qui s'ouvre et et se
ferme.
Le
premier dessin animé est mon préféré. Un beau matin, une cigogne
bien paresseuse abandonne un bébé à cette ferme. Le nourrisson
(une petite fille) doit être rendue à ses parents, en ville loin de
la campagne. Le canard et le lapin se proposent de faire le voyage.
Mais le cochon, celui qui est intelligent, se rend vite compte que
ses deux comparses frôlent la catastrophe. Exemple, ils construisent
une catapulte pour expédier l'enfant en ville. La troisième
histoire, autour de Noël enneigé, est encore une fois avec ces
trois animaux, canard et lapin veulent remplacer le Père Noël.
La
deuxième histoire, celle du titre du film, repose sur le fait que
les poussins considèrent comme leur mère la première personne vue,
ici donc un renard un peu lâche. Il a suivi le conseil du loup :
voler les œufs d'une poule rousse (et pas commode le volatile) de la
ferme. Il élèverait les poussins en poulets et pourrait ensuite les
manger. Evidemment rien ne va se passer comme prévu et le pauvre
renard est pris à son propre piège. D'abord, les trois poussins le
traitent de « maman, maman, maman », ensuite il se
retrouve coincé à la ferme déguisé en poule et enfin il commence
à aimer ces poussins.
Le
plaisir du film vient de la variété des caractères des animaux, un
anthropomorphisme qui d'habitude me gène beaucoup, mais que Benjamin
Renner parvient à hisser vers un burlesque cartoonesque. Pas de
mièvrerie mais plutôt de l'ironie face aux facéties d'animaux qui
se croient plus malins que d'autres, parfois du sarcasme (le cochon
sait parfaitement le manier). Ce sont les voix des doubleurs qui
emportent tout, subtilement ajustées à chaque personnage. Plutôt
qu'aller voir les blockbusters navets du moment, je suggère d'aller
voir Le Grand méchant renard.
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