John
Waters déboule au coin d'une rue, en début de film, et ouvre son
pardessus devant trois dames choquées par ce qu'elles voient. Voilà
de quoi rappeler au spectateur de ce Hairspray, tourné 20 ans
après le sien, l'existence de John Waters, qui se présente encore
et toujours comme le cinéaste du mauvais goût. Cette nouvelle
version, autant inspirée par le film de 1987 que par la comédie
musicale de 2003, reprend le scénario de John Waters.
Soit
Tracy Turnblad (Nikki Blonsky) et sa meilleure amie Penny (Amanda
Bynes), une sucette toujours à la bouche, rêvent de participer dans
ce Baltimore de 1962 au Corny Collins Show (animé par James
Marsden). Dès qu'elle se lève, elle ne pense qu'à rentrer chez
elle pour regarder la télévision et se mettre à danser. La
différence majeure avec le film de 1987 est l'ajout de chansons du
spectacle de Broadway que chantent les acteurs eux-mêmes.
« Good
Morning Baltimore » chante Tracy en allant au lycée. De retour
chez elle, sa mère Edna (John Travolta), repasseuse pour les
voisines, et son père Wilbur (Christopher Walken), vendeur de farces
et attrapes, n'acceptent pas le rêve de Tracy de la même manière.
Edna a honte de son poids et de sa condition, elle interdit à sa
fille de regarder le show et plus encore d'aller au casting, le père,
au contraire, encourage Tracy à accomplir son destin.
Pas
facile d'entrer dans l'émission, il est dirigé par la terrible
patronne de la chaîne de télé, Velma Von Tussle (Michelle
Pfeiffer), endossant le rôle que jouait Divine en homme. Raciste et
méprisante envers tout ceux qui sont différents, à la fois Tracy
trop grosse et trop brune et Penny trop timide. Amber (Brittany
Snow), la fille de Velma a au contraire toutes les qualités pour
gagner le concours qu'organise le Corny Collins Show, bien blonde,
bien maigre.
Velma
ira jusqu'à tenter de séduire Wilbur, reconstituant le temps d'une
scène et d'une chanson le duo de Batman returns. Mais rien
n'y fait, le père de Tracy ne comprend pas qu'elle voulait le tenter
mais Edna est folle de jalousie, c'est parti pour une danse entre
John Travolta (qui dansait encore très bien) et Christopher Walken
(qui se débrouillait pas trop mal) au milieu des étendages à
linge. Le couple décide de soutenir de concert Tracy.
Edna
devient l'agent de sa fille et va rencontrer Pinky (Jerry Stiller,
changeant de rôle depuis le film de John Waters), vendeur de
fringues pour les rondes. Il devient le sponsor de Tracy. Edna
accepte enfin de sortir de chez elle, elle s'habille comme sa fille,
sous les moqueries de Velma et Amber qu'elles croisent dans un
restaurant. « Big is beautiful », chantent-elles, et Link
(Zac Efron), le danseur vedette du show est bien d'accord, il quitte
Amber pour Tracy.
Le
sujet majeur reste la ségrégation que subissent les Noirs de
Baltimore. Renvoyée de sa classe (pour avoir une trop imposante
chevelure, même gag que chez John Waters), Tracy découvre que la
salle de colle est remplie de Noirs qui dansent. C'est le début de
la découverte de danses différentes, d'autres horizons, d'autres
personnes. Seaweed (Elijah Kelley) tombe follement amoureux de Penny
et présente sa mère Motormouth Maybelle (Queen Latifah) à ses
nouveaux amis.
J'aime
beaucoup ce Hairspray de 2007 dont les chorégraphies sont
superbement chaloupées, avec une mention toute spéciale pour les
deux longues chansons dansées du finale, celle de la manifestation à
travers la ville suivie du show où Velma cherche à interdire
l'entrée à Tracy et Seaweed. « You can't stop the beat »
chantent tous les acteurs en remuant leur popotin. Je sais que ça ne
ce dit pas, mais ce Hairspray me procure plus de plaisir que
celui de John Waters.
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