vendredi 28 juillet 2017

Valérian et la cité des milles planètes (Luc Besson, 2017)

Que dire sur le dernier « avatar » de Luc Besson, d'abord des faits financiers, énorme budget, bide colossal aux Etats-Unis où il est sorti 5 jours avant la France, et, comme je l'écrivais dans mon hommage à David Bowie constatant que les cinéastes en mal d'inspiration plaçaient un de ses morceaux pour une scène spatiale, une chanson (Space Oddity évidemment, oui comme dans Les gardiens de la galaxie) est présente pour lancer le récit.

La conception de cette cité aux 1000 planètes est amusante (les commandants de la station Alpha sont jouées par des cinéastes français), l'inauguration du « pitch » sur la planète Mül convenue et terriblement mal conçue (on dirait des effets spéciaux du début du siècle), la présentation du duo vedette Valérian et Laureline (Dane DeHaan et Cara Delevingne) est irritante. Luc Besson n'arrive à mixer la romance entre les deux jeunes gens et leur mission, les répliques sont insistantes, d'une naïveté déconcertante (ah, Valérian veut épouser Laureline) et Besson croit faire des gags récurrents en sortant cette sempiternelle demande en mariage à chaque séquence d'action.

Justement, l'un des combats est tout pataud (celui où Valérian se bat contre les Boulan Bathor ou les soldats). Comme c'était déjà le cas dans Le Cinquième élément, Luc Besson cherche à créer un univers tellement foisonnant (l'arrivée sur la Cité, la description des différentes zones) qu'on ne voit plus aucun détail (c'était déjà le cas, dans une moindre proportion dans le Big Market en début de film), c'est un peu comme les églises rococo, ça en jette plein la vue. Mais c'est écœurant et paradoxalement fort peu nourrissant (le défilé des plats des Boulan Bathor est la métaphore de cette gloutonnerie).

On pourrait faire la liste des emprunts à d'autres films, qu'on pourra qualifier d'hommages d'un fan à au cinéma de science fiction, mais ils sont aussi la preuve d'une absence de confiance du cinéaste pour son propre imaginaire. Besson veut absolument tout montrer au premier plan, face caméra, au lieu de laisser de quoi explorer l’œil curieux du spectateur, c'est là la différence majeure entre une réussite comme Les Gardiens de la galaxie et Valérian. Et surtout la quête de l'objet est l'unique scénario et non un McGuffin prétexte à aussi raconter autre chose.

L'apparition d'Alain Chabat en rasta déglingué rappelle tout autant Bandits bandits de Terry Gilliam que celle de Richard Ng dans Detective Dee de Tsui Hark. Le personnage de Commandeur de l'armée que joue Clive Owen fait terriblement penser à celui de Peter Weller dans Star Trek into darkness. Le film donne l'impression, toujours dans sa grande gloutonnerie, de vouloir faire de chaque séquence un morceau d'anthologie, ce qui n'empêche pas les longueurs, mais plutôt que se concentrer sur une séquence, tout est du même niveau. Mais c'est déjà bien bien mieux que Lucy.

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