La
semaine dernière dans mon texte Cherchez la femme, j'évoquais
une vaguelette de films tournés par des exilés iraniens. Voici
aujourd'hui Avant la fin de l'été de la cinéaste Maryam
Goormaghtigh, fiction charmante et courte autour de trois
« étudiants » iraniens, trois tiers de trio en goguette
à travers la France partis en automobile (subtil hommage aux voyages
d'Abbas Kiarostami sans doute) et qui font étape dans les villages
avec comme objectif la mer. Un road buddy movie léger mais sérieux.
Ce voyage s'est décidé sur un coup de tête parce que le colosse à
moustache abondante Arash veut rentrer en Iran, il ne se sent plus à
sa place en France.
Autour
de lui, Hossein, le beau mec qui s'est trouvé une femme en France et
Ashkan, lunettes sur le nez et photographe, plutôt timide et
maladroit (il faut le voir ne pas arriver à draguer la serveuse d'un
café malgré les encouragements de ses potes). Ça cause de tout,
des femmes, de l'alcool (l'un des endroits préférés d'Arash est
celui de l'alcool à Carrefour), on lit des poèmes, on chante au
clair de lune, on observe les feux d'artifices du 14 juillet, on va à
la vogue où la reine du corso défile sur son char avec ses
dauphines et les garçons trouvent que la dauphine est plus jolie que
la reine, ils se baignent dans les rivières après s'être
badigeonnés de crème sous les rires et font des barbecue.
Bref,
nous dit Maryam Goormaghtigh, ces trois là sont des vacanciers comme
tout le monde, comme tous les Français qui les entourent. Le film
commence doucement à ronronner (pas facile d'improviser une fiction)
jusqu'à l'arrivée de deux jeunes femmes, Charlotte et Michelle,
musiciennes à leurs heures perdues (l'une à la guitare l'autre à
la batterie) qui sont invitées à poursuivre leur voyage. Les
garçons les « initient », avec humour, au port du voile
iranien. Et si Ashkan tombait enfin amoureux ? A condition de ne
pas accabler Charlotte de sa maladresse. Et si Arash décidait, à
cause d'elles, de ne plus partir en Iran ? Hossein
parviendra-t-il à régler son souci de dette avec sa banque ?
Et voici que le voyage touche à sa fin, une petite semaine en
compagnie de trois iraniens, on aimerait bien savoir ce qu'ils sont
devenus.
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