vendredi 14 juillet 2017

Avant la fin de l'été (Maryam Goormaghtigh, 2017)

La semaine dernière dans mon texte Cherchez la femme, j'évoquais une vaguelette de films tournés par des exilés iraniens. Voici aujourd'hui Avant la fin de l'été de la cinéaste Maryam Goormaghtigh, fiction charmante et courte autour de trois « étudiants » iraniens, trois tiers de trio en goguette à travers la France partis en automobile (subtil hommage aux voyages d'Abbas Kiarostami sans doute) et qui font étape dans les villages avec comme objectif la mer. Un road buddy movie léger mais sérieux. Ce voyage s'est décidé sur un coup de tête parce que le colosse à moustache abondante Arash veut rentrer en Iran, il ne se sent plus à sa place en France.

Autour de lui, Hossein, le beau mec qui s'est trouvé une femme en France et Ashkan, lunettes sur le nez et photographe, plutôt timide et maladroit (il faut le voir ne pas arriver à draguer la serveuse d'un café malgré les encouragements de ses potes). Ça cause de tout, des femmes, de l'alcool (l'un des endroits préférés d'Arash est celui de l'alcool à Carrefour), on lit des poèmes, on chante au clair de lune, on observe les feux d'artifices du 14 juillet, on va à la vogue où la reine du corso défile sur son char avec ses dauphines et les garçons trouvent que la dauphine est plus jolie que la reine, ils se baignent dans les rivières après s'être badigeonnés de crème sous les rires et font des barbecue.

Bref, nous dit Maryam Goormaghtigh, ces trois là sont des vacanciers comme tout le monde, comme tous les Français qui les entourent. Le film commence doucement à ronronner (pas facile d'improviser une fiction) jusqu'à l'arrivée de deux jeunes femmes, Charlotte et Michelle, musiciennes à leurs heures perdues (l'une à la guitare l'autre à la batterie) qui sont invitées à poursuivre leur voyage. Les garçons les « initient », avec humour, au port du voile iranien. Et si Ashkan tombait enfin amoureux ? A condition de ne pas accabler Charlotte de sa maladresse. Et si Arash décidait, à cause d'elles, de ne plus partir en Iran ? Hossein parviendra-t-il à régler son souci de dette avec sa banque ? Et voici que le voyage touche à sa fin, une petite semaine en compagnie de trois iraniens, on aimerait bien savoir ce qu'ils sont devenus.

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