Peu
avant minuit hier soir, on apprenait la mort de George A. Romero et
ce matin celle de Martin Landau.
Le
premier film de Romero que j'ai vu était La Part des ténèbres
à sa sortie en septembre 1993, l'histoire d'un écrivain pris dans
une machination dont il est lui-même l'auteur, d'après un roman de
Stephen King. Je ne me rappelle que des bribes de ce film assez peu
aimé par la critique, c'était une période de creux pour le
cinéaste avant de revenir à ce qu'il savait faire de mieux, sa
série des « Living Dead ». Ainsi depuis 2005, il
enchaînait les variations de ses zombies qui attaquaient les
symboles de l'Amérique, Land of the dead, Diary of the
dead, Survival of the dead. Il était annoncé un Road
of the dead. Tout avait commencé en 1968 avec The Night of
the living dead, tourné en indépendant, avec un héros Noir,
métaphore de l'Amérique de Nixon. Il a fait traîner ses zombies
lents et titubants dans un centre commercial dans Dawn of the
dead, titré chez nous Zombie, peut-être son film le plus
commenté par ses très nombreux et dévoués exégètes. J'avoue que
je n'en faisais pas partie mais comme beaucoup de mes amis admirent
les films de George A. Romero, j'en ai vu un grand nombre.
Martin
Landau a débuté au cinéma, ou presque, avec La Mort aux
trousses d'Alfred Hitchcock. Son personnage de Leonard était
toujours dans l'ombre de James Mason, un rôle d'éminence grise peu
bavarde mais au regard intense et menaçant pour ce pauvre Cary
Grant. Toujours debout, le costume noir comme la mort, ses
apparitions annonçaient le pire. Là aussi, on a beaucoup glosé sur
l'homosexualité qui pourrait relier Leonard avec son patron,
l'acteur lui-même a confessé l'avoir interprété ainsi. J'ai vu
peu de films avec Martin Landau (Tucker de Francis Ford
Coppola et Crimes et délits de Woody Allen), je n'aime pas
trop les séries Mission Impossible et Cosmos 99, mais j'admire au
plus haut point Ed Wood de Tim Burton. Son rôle de Bela
Lugosi lui valût un Oscar, largement mérité tant sa composition de
l'acteur hongrois était empreinte de vérité et de délicatesse. Il
avait 63 ans à l'époque du tournage et son jeu précis reposait
encore une fois sur son regard, ses yeux plissés quand il sortait
les répliques des nanars de Edward D. Wood Jr.
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