Qui
dit volume 2 dit nouveaux personnages. Bienvenue dans l'aventure à
Kurt Russell (aussi à l'aise ici que dans Fast and furious 8)
qui entame le film, sur la planète Terre, rajeuni pour l'occasion
avec des effets spéciaux assez proches de ceux de Tron legacy
pour Jeff Bridges. Terre, 1980, Ego (c'est le nom de son personnage)
drague la mère de Peter Quill. Ils se promènent en forêt où il a
planté deux petites graines : l'une devient un nénuphar
phosphorescent (ça servira plus tard) et l'autre est dans le ventre
de la future maman.
Et
voici que le papa de Star-Lord (Chris Pratt) débarque 34 ans plus
tard dans la vie de son fiston accompagné d'une jeune femme (Pom
Klementieff) dont le visage est surmonté de deux antennes, tel un
escargot. Ils atterrissent d'un vaisseau blanc aux formes rondes.
Immédiatement, leur caractère est annoncé. Ego est une grande
gueule, un baratineur de première (comme son fils) tandis qu'elle
est d'une douceur extrême qui confine à l'obséquiosité. Leur
mission, embarquer Peter sur leur planète, tout simplement nommé
Ego (tant qu'à faire).
James
Gunn poursuit dans Les Gardiens de la galaxie volume 2 son ton
sarcastique qui plaisait tant, ici il se moque ouvertement des
planètes des films inter-galactiques où les décors chatoyants et
bucoliques (Avatar, les Star wars) avec leur forêts,
lac, rivières, montagnes conçues en CGI sont censés apporter et
créer un exotisme. Le cinéaste pousse jusqu'au kitsch ce concept,
on se croirait dans une église rococo, dans une maison de Barbara
Cartland, dans le palais d'un dictateur d'une république bananière.
Ce
décor immonde, il faudra bien le détruire, le faire exploser, le
réduire en miettes, c'est ce que vont accomplir les complices dans
le crime de Peter Quill. Ils ont tous rempilé : Rocket (Bradley
Cooper), Drax (Dave Bautista), Gamora (Zoe Saldana), Groot (Vin
Diesel) désormais un sauvageon. Les anciens adversaires et ennemis
se fraient un chemin, Yondu (Michael Rooker), son acolyte (Sean Gunn)
et même la sœur de Gamora, Nebula (Karen Gillan), pourtant bien
décidée à exterminer sa frangine dans d'atroces souffrances.
Il
ne s'agit pas d'une troupe unie. Pour multiplier les champs d'action,
le récit sépare les personnages en groupe, pairs ou trios, ici et
là, dans un vaisseau ou sur une planète. C'est un éclatement qui
contredit au plus haut point l'excellence du premier épisode. Ici,
entre quelques attaques d'ennemis au visage doré (une race
supérieure auto-proclamée venue récupérer un objet), nos
personnages explorent leur traumatismes d'enfance. Et ça discute
avec ce que je déteste le plus : des tunnels de dialogues
psychologiques.
Chaque
personnage cherche à tout prix à résoudre ses problèmes
familiaux. La famille hybride que formait le quintet laisse place à
un prêchi-prêcha d'un conformisme tout disneyien. Ma déception
serait totale sans cette belle séquence au milieu du film. Rocket et
Yondu sont à l’œuvre, le premier déchaîné à faire démarrer
une navette spatiale, le second utilise sa flèche qu'il dirige avec
son sifflement. Auparavant, Groot est allé récupérer la crête de
Yondu. Pendant une bonne dizaine de minutes, James Gunn retrouve son
génie. Hélas, momentanément.
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