mercredi 19 avril 2017

J'ai aussi regardé ces films en avril

Fast and furious 8 (F. Gary Gray, 2017)
Tous les deux ans, Vin Diesel et ses scénaristes se réunissent pour trouver de quoi remplir les deux heures de leur nouveau Fast and furious. Et là, une idée géniale surgit : une course poursuite entre les véhicules de Vin et un sous-marin nucléaire. Fallait y penser ! Toute la troupe se retrouve en Sibérie en plein hiver (mais ils restent habillés en tenue de printemps, l'adrénaline doit les réchauffer sans doute) et le sous-marin surgit d'un lac gelé. Pour aller encore plus loin, ils imaginent que Manhattan subit un tsunami de bagnoles. Elles se déversent dans les avenues telles des vagues endiablées. Pour ajouter un peu d'émotion, on donne à Vin Diesel un enfant qu'il doit sauver des griffes de Charlize Theron, méchante à la James Bond, tel un héros échappé d'un film de John Woo. Petit nouveau dans la tribu dans le rôle du sous-fifre de Kurt Russell, un Eastwood, Scott le fils de Clint, plus habitué à se laisser photographier torse nu par les paparazzi qu'à endosser un rôle comique en costume cravate. Rendez-vous dans deux ans.

Gangsterdam (Romain Levy, 2017)
Dans Pepi Luci Bom et les autres filles du quartier, le premier film d'Almodovar, Carmen Maura parlait de son plaisir d'avoir été violée par un flic mais regrettait de ne pas l'avoir fait payer pour ça. Elle le disait sur un ton badin comme elle aurait raconté qu'elle avait fait du shopping. C'était il y a si longtemps, Kev Adams et Côme Levin, acteurs principaux de Gangsterdam n'étaient pas nés. Aujourd'hui, leur film fait des blagues sur le viol (le viol cool en début de film puis la fellation entre deux gangsters néerlandais), blagues qui ont fait coulé beaucoup d'encre. C'est Côme Levin qui lance ces idées de viol. Il incarne un personnage décrit par Kev Adams comme réunissant les pires tares, comme pour annoncer au spectateur que ce qu'il pourra dire pendant le film est d'une horreur absolue. Seulement voilà, on comprend au bout d'un moment que Côme (surnommé Durex) est un homo refoulé amoureux de son pote depuis des années. Du coup, est-ce pour cela qu'il conseille cette fellation ? Sinon, encore une fois, c'est un gros bide pour Kev Adams. Le film se concentre sur la partie gangster plutôt que sur la relation entre les deux garçons et perd tout son intérêt.

Ghost in the shell (Rupert Sanders, 2017)
Le premier plaisir est de retrouver Takeshi Kitano. L'acteur réalisateur japonais n'avait pas donné de nouvelles depuis bien longtemps. Il est souvent assis, un peu coincé, il semble peu en forme. Il parle japonais (dans la VO, en VF, je ne sais pas) quand les autres acteurs perlent anglais. Le deuxième plaisir, ce sont les effets spéciaux pour une fois réussis pour créer l'univers dans lequel se déplacent les personnages. Michael Carmen Pitt (comme il est crédité dans le générique) vient jouer un cyborg déglingué avec son habituelle moue déconfite. Ce qui nuit à l'ensemble, c'est la mollesse du récit et les tunnels de dialogues explicatifs. Les fameux bassets chers à Mamoru Oshii sont présents.

Life (Daniel Espinosa, 2017)
Apparemment, un sous-genre du film de science-fiction est en vogue à Hollywood : celui où des scientifiques incompétents font n'importe quoi dans leur station spatiale. Ici, faire revivre une cellule capturée sur Mars et qui devient aussi méchante que l'alien de Ridley Scott. Tout commençait pourtant dans le Merveilleux, un peu à la Abyss. La seule ambition du film est d'éliminer ses interprètes dans un slasher en apesanteur. Qui va se faire dévorer en premier ? Qui survivra ? L'apport du film consiste à une seule idée, quand le sang coule du corps des victimes, au lieu de giclée gore, ce sont des gouttelettes ou des filets qui s'écoulent. Et tant qu'à faire, Daniel Espinosa rétablit le son dans l'espace, après tout, Life montre que la science n'est pas exacte.

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