Les
premiers films de Brian De Palma, mettons tous ceux tournés jusqu'à
Sœurs de sang, sont très tarabiscotés. Le cinéaste
cherchait à tout prix à s'éloigner le plus possible de la
narration classique et linéaire et cela passait par toutes choses
pour éclater, faire exploser son film. L'effet le plus visible et le
plus abouti a été le split screen (Dyonisos in '69,
passablement irregardable est entièrement en split screens).
Ce
qui frappe dans Murder a la mod est paradoxalement est sa grande
naïveté dans l'hommage rendu au cinéma d'Alfred Hitchcock et toout
particulièrement à Psychose. Dans la musique qui illustre le
scénario de Murder a la mod, une musique essentiellement composé de
flûtes et d'autres instruments à vent, on reconnaît quelques
notes, un bout de mélodie de la musique composée par Bernard
Herrmann pour Psychose.
Brian
De Palma s'amuse aussi à faire disparaître son personnage féminin
principal, la jeune blonde Karen (Margot Norton) au bout d'à peu
près 40 minutes de film. Elle est assassinée à coups de pic à
glace. Karen est l'innocence incarnée dans sa manière de ne pas se
douter un seul instant des activités cinématographiques de son
fiancé, le fringant Christopher (Jared Martin), un homme bien sur
tous rapports mais qui tourne des films érotiques.
Son
boulot est de filmer des jeunes femmes en train de se déshabiller.
Le plan montre la matrice qui découpe le cadre en 4, presque déjà
un split screen. On apprendra que Christopher a planqué une caméra
dans un placard pour filmer les filles en catimini, un point de vue
du plafond quand elles sont allongées dans le lit. Il s'agit moins
de la profusion des plans que l'idée, pas encore aboutie, de la
vidéo surveillance généralisée.
Le
scénario de Murder a la mod est un peu court, il repose sur la
succession des subjectivités à la Rashomon, récit 1 vu par
Karen qui suit Christopher, qui a rendez-vous avec sa riche amie
Tracy (Andra Akers) qui retire tous ses bijoux de la banque, tout
tourne autour de la voiture de sport de Tracy garée dans une rue
déserte de New York où le deuxième film de Brian De Palma a été
filmé. On reste d'ailleurs étonné que la ville soit si vide.
Le
deuxième point de vue est celui de Christopher et le dernier est
celui d'Otto (William Finley), l'acteur interprète la chanson pop
qui entame et clôt le film. Otto est un drôle de bonhomme, sourd
muet il s'exprime avec une voix intérieure, une voix off
inquiétante. Il est un homme perturbé qui semble venir de nulle
part et partit aussi vite par des portes dérobées dans le studio de
cinéma érotique du fringant Christopher.
Chaque
fois, le récit remonte dans le temps avec une montre, une horloge
qui apparaît à l'écran. Ainsi même si Karen meurt au bout de deux
bobines, elle revient plus tard dans ce qui pourrait apparaître
comme des flash-backs qui complètent le récit. Le film se poursuit
avec le pastiche le plus rigolo de la scène de la douche de
Psychose, ici avec une lavabo qui se vide en gros plan avec
quelques gouttes de sang.
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