jeudi 13 juin 2019

Murder a la mod (Brian De Palma, 1967)

Les premiers films de Brian De Palma, mettons tous ceux tournés jusqu'à Sœurs de sang, sont très tarabiscotés. Le cinéaste cherchait à tout prix à s'éloigner le plus possible de la narration classique et linéaire et cela passait par toutes choses pour éclater, faire exploser son film. L'effet le plus visible et le plus abouti a été le split screen (Dyonisos in '69, passablement irregardable est entièrement en split screens).

Ce qui frappe dans Murder a la mod est paradoxalement est sa grande naïveté dans l'hommage rendu au cinéma d'Alfred Hitchcock et toout particulièrement à Psychose. Dans la musique qui illustre le scénario de Murder a la mod, une musique essentiellement composé de flûtes et d'autres instruments à vent, on reconnaît quelques notes, un bout de mélodie de la musique composée par Bernard Herrmann pour Psychose.

Brian De Palma s'amuse aussi à faire disparaître son personnage féminin principal, la jeune blonde Karen (Margot Norton) au bout d'à peu près 40 minutes de film. Elle est assassinée à coups de pic à glace. Karen est l'innocence incarnée dans sa manière de ne pas se douter un seul instant des activités cinématographiques de son fiancé, le fringant Christopher (Jared Martin), un homme bien sur tous rapports mais qui tourne des films érotiques.

Son boulot est de filmer des jeunes femmes en train de se déshabiller. Le plan montre la matrice qui découpe le cadre en 4, presque déjà un split screen. On apprendra que Christopher a planqué une caméra dans un placard pour filmer les filles en catimini, un point de vue du plafond quand elles sont allongées dans le lit. Il s'agit moins de la profusion des plans que l'idée, pas encore aboutie, de la vidéo surveillance généralisée.

Le scénario de Murder a la mod est un peu court, il repose sur la succession des subjectivités à la Rashomon, récit 1 vu par Karen qui suit Christopher, qui a rendez-vous avec sa riche amie Tracy (Andra Akers) qui retire tous ses bijoux de la banque, tout tourne autour de la voiture de sport de Tracy garée dans une rue déserte de New York où le deuxième film de Brian De Palma a été filmé. On reste d'ailleurs étonné que la ville soit si vide.

Le deuxième point de vue est celui de Christopher et le dernier est celui d'Otto (William Finley), l'acteur interprète la chanson pop qui entame et clôt le film. Otto est un drôle de bonhomme, sourd muet il s'exprime avec une voix intérieure, une voix off inquiétante. Il est un homme perturbé qui semble venir de nulle part et partit aussi vite par des portes dérobées dans le studio de cinéma érotique du fringant Christopher.


Chaque fois, le récit remonte dans le temps avec une montre, une horloge qui apparaît à l'écran. Ainsi même si Karen meurt au bout de deux bobines, elle revient plus tard dans ce qui pourrait apparaître comme des flash-backs qui complètent le récit. Le film se poursuit avec le pastiche le plus rigolo de la scène de la douche de Psychose, ici avec une lavabo qui se vide en gros plan avec quelques gouttes de sang.


























Aucun commentaire: