Le
Choc du futur commence comme Climax, on danse en écoutant
Supernature de Cerrone. Contrairement à la chorégraphie du film de
Gaspard Noé qui n'en finissait pas dans un mouvement d'esbroufe
infini, celle du premier film de Marc Collin se contente de filmer
Anna (Alma Jodorowsky) en petite culotte et t-shirt Bachelor noir et
blanc en train de danser sur la moquette du studio qu'elle occupe.
Mouvement emphatique d'un côté, minimalisme de l'autre.
La
reconstitution à l’œuvre dans Le Choc du futur tient en
quelques éléments primitifs, on aperçoit d'abord l'affiche de
Numéro deux de Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville, puis celle
de La Vallée de Barbet Schroeder, quand la caméra se déplace on
voit un poster d'un concert de Tangerine Dream, on commence à situer
le film à la fin des années 1970 sans savoir si on est dans une
capsule temporelle ou si Anna aime les années 1970.
La
profusion de meubles de cette période, la moquette qu'on croirait
sortie de l'hôtel Overlook, le fringues des tous ceux qui débarquent
dans l'appartement, tout sonne 1978, sauf le langage, la voix, les
visages typiques d'aujourd'hui dans une volonté un peu naïve de
rappeler que cette histoire qui date de 40 ans est encore valable de
nos jours : les femmes pionnières sont rarement écoutées et
sont souvent écartées de l'Histoire.
Quelle
Histoire ? Celle de la musique électronique car ce que Le Choc
du futur ne cesse de montrer ce sont ces machines électroniques, ces
boîtes à rythme, ces Moog, ces Prophet V et autres synthétiseurs
que la jeune femme manipule. Tout ces éléments occupent une bonne
partie du studio et le studio est l'unique décor du film, la gageure
du film, la part formelle la plus visible de ce court film, 1h18
génériques compris.
Anna
reçoit quelques visites qui expliquent sa situation sociale,
Philippe Rebbot est un producteur de pubs qui l'a engagé pour écrire
la musique d'une pub. Elle n'est pas inspirée. A partir de cette
situation, de ce refus de faire de la soupe, le réalisateur brode
quelques avancées scénaristiques, elles aussi minimalistes, le tout
se déroule en quelques heures pour enfin sortit au petit matin et se
rendre dans un studio d'enregistrement.
L'ode
à la musique électronique prime sur tout le reste, surtout sur la
vraisemblance quoique le chanson composée en direct par Anna et le
personnage de Clara Luciani, une chanteuse à la mode si j'ai bien
compris, est finalement très crédible. On voit Elli Medeiros en
rouquine dans la soirée donnée dans le studio, une affiche du
premier live de Genesis est visible dans le studio d'enregistrement, cela aide à supporter la faible direction d'acteurs.
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