mercredi 19 juin 2019

Le Choc du futur (Marc Collin, 2019)


Le Choc du futur commence comme Climax, on danse en écoutant Supernature de Cerrone. Contrairement à la chorégraphie du film de Gaspard Noé qui n'en finissait pas dans un mouvement d'esbroufe infini, celle du premier film de Marc Collin se contente de filmer Anna (Alma Jodorowsky) en petite culotte et t-shirt Bachelor noir et blanc en train de danser sur la moquette du studio qu'elle occupe. Mouvement emphatique d'un côté, minimalisme de l'autre.

La reconstitution à l’œuvre dans Le Choc du futur tient en quelques éléments primitifs, on aperçoit d'abord l'affiche de Numéro deux de Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville, puis celle de La Vallée de Barbet Schroeder, quand la caméra se déplace on voit un poster d'un concert de Tangerine Dream, on commence à situer le film à la fin des années 1970 sans savoir si on est dans une capsule temporelle ou si Anna aime les années 1970.

La profusion de meubles de cette période, la moquette qu'on croirait sortie de l'hôtel Overlook, le fringues des tous ceux qui débarquent dans l'appartement, tout sonne 1978, sauf le langage, la voix, les visages typiques d'aujourd'hui dans une volonté un peu naïve de rappeler que cette histoire qui date de 40 ans est encore valable de nos jours : les femmes pionnières sont rarement écoutées et sont souvent écartées de l'Histoire.

Quelle Histoire ? Celle de la musique électronique car ce que Le Choc du futur ne cesse de montrer ce sont ces machines électroniques, ces boîtes à rythme, ces Moog, ces Prophet V et autres synthétiseurs que la jeune femme manipule. Tout ces éléments occupent une bonne partie du studio et le studio est l'unique décor du film, la gageure du film, la part formelle la plus visible de ce court film, 1h18 génériques compris.

Anna reçoit quelques visites qui expliquent sa situation sociale, Philippe Rebbot est un producteur de pubs qui l'a engagé pour écrire la musique d'une pub. Elle n'est pas inspirée. A partir de cette situation, de ce refus de faire de la soupe, le réalisateur brode quelques avancées scénaristiques, elles aussi minimalistes, le tout se déroule en quelques heures pour enfin sortit au petit matin et se rendre dans un studio d'enregistrement.

L'ode à la musique électronique prime sur tout le reste, surtout sur la vraisemblance quoique le chanson composée en direct par Anna et le personnage de Clara Luciani, une chanteuse à la mode si j'ai bien compris, est finalement très crédible. On voit Elli Medeiros en rouquine dans la soirée donnée dans le studio, une affiche du premier live de Genesis est visible dans le studio d'enregistrement, cela aide à supporter la faible direction d'acteurs.

Aucun commentaire: