mercredi 29 juin 2016

L'Effet aquatique (Solveig Anspach, 2015)

Une île, un couple et une piscine. En attendant de regarder le match de foot France-Islande dimanche soir, l'ultime film de la cinéaste Solveig Anspach est aussi un voyage entre la France et l'Islande. L'Effet aquatique débute à Montreuil, capitale des intermittents, où Samir (Samir Guesmi) remarque une brunette pimpante, elle jette un gars qui la draguait. Ça se passe dans un petit bar de quartier. Samir apprend qu'elle est maîtresse nageuse à la piscine Maurice Thorez. Il décide donc de prendre abonnement sur les bons conseils du caissier (Estéban, l'une des gueules des films d'Antonin Peretjatko). Il prétend ne pas savoir nager et demande des cours, mais la femme qui lui enseigne la nage est une autre, Corinne (Olivia Côte), une nymphomane dont il a du mal à se dépêtrer. Samir, malgré sa timidité, va donc tout faire pour se retrouver avec Agathe (Florence Loiret-Caille), la brunette en question qui reste aussi peu commode que dans le bar.

Les saynètes s’enchaînent sur un rythme très cool (trop parfois), avec des personnages cocasses et vaguement déconnectés du réel. La porte du vestiaire cassée oblige Samir à rester après la fermeture, Agathe nage après son travail, le directeur de la piscine (Philippe Rebbot) invite deux jeunes femmes, l'une d'elles manque de se noyer. Tout ça amène Agathe à participer au congrès des maîtres nageurs en Islande. Et Samir la suit par l'avion suivant. Héroïne de son avant-dernier film Queen of Montreuil, Anna (Didda Jonsdottir) accueille Agathe. Coiffée d'un bonnet, travaillant un jour sur deux comme adjointe au maire et le lendemain comme secrétaire, elle est secondée d'un grand échalas avec lequel elle échange ses boulots également un jour sur deux. Anna est l'organisatrice du congrès. Championne de l'organisation, toujours armée de son iPad, Anna règle tous les problèmes d'une façon bien différente du directeur de Montreuil.

Comme tous les films de Solveig Anspach que je suis depuis 1999 (Haut les cœurs!), la légèreté est de mise, l'humour est exotique puisque l'on est en Islande et l'histoire d'amour se terminera avec un happy end à la guimauve. Samir a connu Anna à Montreuil, cette fameuse histoire de grutier. Anna va aider notre gentil timide à conquérir à nouveau Agathe qui ne veut pas entendre parler. Au programme : un périple sur les routes d'Islande sans arbres et sinueuses, des réunions du congrès des maîtres nageurs où Samir se fait passer pour le représentant d'Israël (il a un plan de paix à proposer), une amnésie accidentelle et enfin par la visite à une femme chamane. Comme dans tous les films de Solveig Anspach, les femmes (ici Florence Loiret-Caille et Didda Jonsdottir, jadis Karin Viard ou Elodie Bouchez) son plus malines que les hommes. La petite musique doucereuse de la cinéaste, décédée en août 2015, se faisait entendre pour la dernière fois.

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