mardi 14 juin 2016

J'ai aussi regardé ces films en juin

Ils sont partout (Yvan Attal, 2016)
Yvan Attal fait une comédie sur l'antisémitisme en quelques sketches tous joués de manière poussive (celui avec Charlotte Gainsbourge et Dany Boon est le summum de l'histrionisme), avec une émotion très calculée (celui avec Popeck), et de la science-fiction cocasse (Norbert, l'espion du Mossad envoyé tuer Jésus Christ). Le problème des sketches n'est pas qu'ils sont mauvais ni même qu'ils soient de mauvaises idées, c'est qu'ils sont toujours un peu trop longs et trop démonstratifs. Et surtout, ils viennent après un siècle d'humour juif au cinéma : en vrac, les Marx Brothers, To be or not to be, Le Dictateur, Mel Brooks, Woody Allen, Les Aventures de Rabbi Jacob et surtout l'indépassable La Vie de Brian. En revanche, les scènes d'Yvan Attal chez son psy sont intéressantes, l'acteur cinéaste déploie son discours et il vise juste.

La Nouvelle vie de Paul Sneijder (Thomas Vincent, 2016)
Je n'avais pas vu de film de Thomas Vincent depuis Karnaval qui avait lancé Sylvie Testud en 1999. C'était un film qui flirtait avec le documentaire entre les Dardenne et Bruno Dumont. La force de son nouveau film est Thierry Lhermitte aussi bon que dans Quai d'Orsay de Bertrand Tavernier mais dans un jeu totalement opposé, du low acting bien assumé. Plusieurs récits s'affrontent (l'ultra libéralisme de Géraldine Pailhas, l'amitié avec un avocat, la vie enneigée à Montréal et les promenades des chiens). Son amitié naissante avec le patron d'un chenil de luxe est rondement menée, drôle et touchante.

Retour chez ma mère (Eric Lavaine, 2016)
Josiane Balasko est impériale en veuve joyeuse qui se voit obligée de recueillir sa fille (Alexandra Lamy) quand cette dernière se retrouve sans job, sans mari, sans logement. A cela, il faut ajouter un voisin timide (Didier Flamand), une sœur acariâtre (Mathilde Seigner, parfaite comme toujours) et un frère bêcheur (Philippe Lefebvre). On mélange tout ça, ça donne une comédie bourgeoise qui offre des rires (beaucoup et de qualité), des disputes familiales lors des repas et quelques poncifs sur l'argent. Finalement, dès qu'Eric Lavaine contrôle ses acteurs, il est l'un des meilleurs réalisateurs français de comédie.

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