jeudi 23 juin 2016

Le Professeur de violon (Sergio Machado, 2015)

Cette semaine, hasard du calendrier des sorties, deux films totalement opposés ont pour cadre les bidonvilles. A l'autre bout du monde, voici les favelas de São Paulo du Professeur de violon. On est très loin de la rage de Lino Brocka et pourtant la misère est encore présente, violente et sourde. En 40 ans, rien n'a changé. Cet aimable film brésilien conte une histoire « inspirée de faits réels », comme le clame l'affiche, d'un joueur de violon (Lazaro Ramos) tellement pris par son trac qu'il rate le concours pour rentrer dans l'orchestre philharmonique de São Paulo. Lui qui a réussi, à force de travail, à s'extraire de sa condition, à gravir les échelons, risque de se retrouver sans le sou. On lui propose un boulot d'appoint, dans une association sociale : donner des cours à des jeunes. Mais ces jeunes ne sont pas des enfants, contrairement à ce qu'il pensait.

Et aucun d'eux ne sait vraiment jouer du violon ou d'un quelconque instrument. Pas encore adultes mais déjà plus des ados. S'ils sont là, c'est pour faire leurs heures d'intérêt général et pas aller en prison. Le scénario du Professeur de violon est cousu de fil blanc, l'apprivoisement mutuel, les sympathies qui commencent avec deux ou trois jeunes parmi la troupe, les premières désillusions le tout enrobé avec des gangsters qui surveillent le prof, les parents qui veulent que leurs enfants aillent travailler et la tentation de l'argent facile grâce au crime. Les jeunes appellent le prof Obama, il tirera la gueule pendant la moitié du film puis retrouvera le sourire. Bien façonné à la Hollywood, plutôt bien joué, avec quelques moments drôles et d'autres qui cherchent à faire chialer le spectateur, Le Professeur de violon est ce qu'on appelle un film social.

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