dimanche 19 juin 2016

Banzaï (Claude Zidi, 1983)

« Planète Assistance, j'écoute. » «  Ici, abonnée 906088. » « Oui, ici Superman, qu'est-ce que je peux faire pour vous ? » Quand Isabelle (Valérie Mairesse) appelle son fiancé Michel (Coluche) à son boulot, c'est le code romantique qu'ils se sont donnés pour se reconnaître. En guise de super héros, Michel est plutôt un bon gros patapouf qui n'a jamais quitté les bureaux du siège de sa boite d'assurances. Il aide à rapatrier ceux qui en vacances et en voyage ont eu des soucis, mais lui n'a jamais pris l'avion. Il faut dire que Michel voit les autres pays tout en noir, maladie, prison, crimes, tout est mauvais hors de Paris.

Isabelle, c'est tout le contraire. Elle est hôtesse de l'air et passe son temps dans les avions. Michel et elle doivent se marier le 25 (mois non déterminé). Elle a décidé d'arrêter son boulot et va travailler avec Sophia (Zabou) dans l'agence de voyage. Mais en attendant, elle doit à son patron quelques jours, des voyages qu'elle va faire sans le dire à son fiancé. Michel annonce à sa maman (Marthe Villalonga) cette bonne nouvelle. Le couple va chercher à acheter un pavillon en banlieue, teste un lit dans un magasin et veut contracter un crédit. Une vie bien rangée et bien conformiste les attend, et ils en sont ravis.

Chaque fois que je regarde Banzaï, et la dernière fois, c'était au festival Lumière de Lyon lors d'une projection en 35mm, je ne cesse de m'étonner du ton de l'humour qu'utilise Coluche. Un racisme ordinaire franchement veule où personne ne vaut rien. Ça commence avec l'arabe du coin (Rabah Loucif) où leur échange se fait avec une certaine complicité. L'humour passe sans doute parce qu'on sait que Coluche jouait sur ces clichés dans ses spectacles, parce qu'on sait qu'il incarne un gros beauf et qu'il ne l'est pas. Là est sans doute toute la différence avec Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu.

Par un concours de circonstance, Michel est emmené à devoir rapatrier des abonnés de Planète Assistance et à prendre l'avion pour se rendre à l'étranger. Il se rend en Tunisie où son racisme ordinaire est révélé par le gamin qui l'accompagne, puis dans le Bronx où il croise trois loubards (après un discours de Jean-Marie Proslier), puis dans un pays africain où un médecin reproche de ne pas faire confiance aux hôpitaux locaux et enfin à Hong Kong. Chaque fois, ses clichés sont ridiculisés par les personnes qu'il rencontre et se retournent immanquablement contre son auteur.

Le film est construit comme un film à sketches sans réelle progression du récit. Banzaï tient grâce à l'abattage de Coluche, à ses répliques qui fusent et au burlesque enfantin qu'il déploie. J'aime beaucoup le périple à New York (où cela a-t-il vraiment été filmé ?), le gag récurrent des piqûres de moustique qui rendent Michel l'égal d'Elephant Man, et bien évidemment la demi-heure consacrée à Hong Kong où les Chinois parlent français avec un accent chinois, les malheurs du cousin de Michel, pour finir avec le pilote du 747 qui se croit redevenu kamikaze et qui crie banzaï.




















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