Ultra
pulpe (Bertrand Mandico, 2018)
37
minutes de couleurs chatoyantes et de bizarrerie extrême. Ultra
puple est passé sur France 2 cette semaine, quelques semaines
après sa présentation à le Semaine de la critique cannoise 2018, à
une heure très tardive. Film totalement en couleur cette fois
contrairement aux Garçons sauvages mais des couleurs qui
semblent venues de nos souvenirs des années 1980, ces oranges
délavés, ces verts un tantinet glauques et des visions comme quand
Tony Scott faisaient des chromos californiens dans Le Dernier
samaritain. Un tournage de film de film de genre, Elina Löwensohn
en cinéaste portant des lunettes teintées et expliquant comme si
Danièle Huillet s'exprimait, quelques réflexions sur le cinéma.
C'est ça, Ultra pulpe c'est l'incongruité du mélange entre
les Straub et Tony Scott. Ce qui est filmé ce sont des créatures
humaines qui rencontrent des monstres du cinéma qui éructent du
vomi verdâtre sur le personnage en face d'elle, et là « CUT »,
Bertrand Mandico déforme toute notion de réalité pour avancer vers
un terrain inconnu, la terra incognita de son cinéma et de la
sexualité où il perd Vimala Pons, Lola Creton et Nathalie Richard,
habillée, seins nus ou portant des postiches divers. Peut-être que
Ultra pulpe sortira un jour sans doute avec Les Îles
de Yann Gonzalez autre spectaculaire étrangeté sur la sexualité
aux couleurs chatoyantes.
Le
Book club (Bill Holderman, 2018)
Jane
Fonda reçoit cette année le Prix Lumière, c'est une très bonne
nouvelle mais je ne suis pas certain que Le Book club sera au
centre de la rétrospective qui lui sera consacrée. Ceci dit, le
film permet de retrouver quelques vieilles têtes connues. Diane
Keaton en tout premier lieu, narratrice de cette comédie ultra
bourgeoise et botoxée, où le récit consiste à lire et commenter
les trois volumes de 50 nuances de Grey. Etonnement, aucune référence
n'est faite aux trois films où joue Dakota Johnson la fille de
Melanie Griffith et Don Johnson. Ce dernier joue l'un des amants de
Jane Fonda. On trouve aussi Richard Dreyffus, pratiquement
méconnaissable, et Wallace Shawn. Si on aime tous ces acteurs et
actrices, ça passe comme un énorme loukoum à la rose.
Jurassic
World Fallen kingdom (JA Bayona, 2018)
Je
ne suis pas resté jusqu'au bout du générique pour vérifier la
mention « aucun dinosaure n'a été blessé dans ce film ».
Il faut dire que dans les premières scènes, des manifestants
protestent contre la destruction des dinosaures. Même Bryce Dallas
Howard, jadis partisane de l'entertainment ultra-libéral dans le
premier Jurassic World veut protéger les bébêtes. A cela se
mêle des religieux. Pauvre Jeff Goldblum venu pour deux scènes où
la science doit affronter Dieu, on se croirait entendre les pires
répliques de Matthew McConaughey dans Contact. Comme je
m'ennuyais mortellement, je décelais les passages en force du
scénario. Palme du meilleur revirement de situation à Toby Jones
qui refuse absolument ce qu'on lui propose pour dans la séquence
suivante être le plus fervent partisan de la vente des mastodontes.
D'ailleurs, on se demande bien comment quelques sbires ont pu
capturer si rapidement tant de dinosaures, on se demande comment le
vieux M. Lockwood ne s'est jamais aperçu que son secrétaire a fait
construire sous sa maison du 19e siècle un complexe scientifique
gigantesque. Quand je regardais Jurassic Park (le film a
bientôt 25 ans), je ne me posais pas ces questions parce que Steven
Spielberg ne prenait pas son spectateur pour un con. Le film est bien
parti pour rafler tous les Razzie Awards (ex-æquo avec Le Book
Club).
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