vendredi 15 juin 2018

J'ai aussi regardé ces films en juin


Ultra pulpe (Bertrand Mandico, 2018)
37 minutes de couleurs chatoyantes et de bizarrerie extrême. Ultra puple est passé sur France 2 cette semaine, quelques semaines après sa présentation à le Semaine de la critique cannoise 2018, à une heure très tardive. Film totalement en couleur cette fois contrairement aux Garçons sauvages mais des couleurs qui semblent venues de nos souvenirs des années 1980, ces oranges délavés, ces verts un tantinet glauques et des visions comme quand Tony Scott faisaient des chromos californiens dans Le Dernier samaritain. Un tournage de film de film de genre, Elina Löwensohn en cinéaste portant des lunettes teintées et expliquant comme si Danièle Huillet s'exprimait, quelques réflexions sur le cinéma. C'est ça, Ultra pulpe c'est l'incongruité du mélange entre les Straub et Tony Scott. Ce qui est filmé ce sont des créatures humaines qui rencontrent des monstres du cinéma qui éructent du vomi verdâtre sur le personnage en face d'elle, et là « CUT », Bertrand Mandico déforme toute notion de réalité pour avancer vers un terrain inconnu, la terra incognita de son cinéma et de la sexualité où il perd Vimala Pons, Lola Creton et Nathalie Richard, habillée, seins nus ou portant des postiches divers. Peut-être que Ultra pulpe sortira un jour sans doute avec Les Îles de Yann Gonzalez autre spectaculaire étrangeté sur la sexualité aux couleurs chatoyantes.

Le Book club (Bill Holderman, 2018)
Jane Fonda reçoit cette année le Prix Lumière, c'est une très bonne nouvelle mais je ne suis pas certain que Le Book club sera au centre de la rétrospective qui lui sera consacrée. Ceci dit, le film permet de retrouver quelques vieilles têtes connues. Diane Keaton en tout premier lieu, narratrice de cette comédie ultra bourgeoise et botoxée, où le récit consiste à lire et commenter les trois volumes de 50 nuances de Grey. Etonnement, aucune référence n'est faite aux trois films où joue Dakota Johnson la fille de Melanie Griffith et Don Johnson. Ce dernier joue l'un des amants de Jane Fonda. On trouve aussi Richard Dreyffus, pratiquement méconnaissable, et Wallace Shawn. Si on aime tous ces acteurs et actrices, ça passe comme un énorme loukoum à la rose.

Jurassic World Fallen kingdom (JA Bayona, 2018)
Je ne suis pas resté jusqu'au bout du générique pour vérifier la mention « aucun dinosaure n'a été blessé dans ce film ». Il faut dire que dans les premières scènes, des manifestants protestent contre la destruction des dinosaures. Même Bryce Dallas Howard, jadis partisane de l'entertainment ultra-libéral dans le premier Jurassic World veut protéger les bébêtes. A cela se mêle des religieux. Pauvre Jeff Goldblum venu pour deux scènes où la science doit affronter Dieu, on se croirait entendre les pires répliques de Matthew McConaughey dans Contact. Comme je m'ennuyais mortellement, je décelais les passages en force du scénario. Palme du meilleur revirement de situation à Toby Jones qui refuse absolument ce qu'on lui propose pour dans la séquence suivante être le plus fervent partisan de la vente des mastodontes. D'ailleurs, on se demande bien comment quelques sbires ont pu capturer si rapidement tant de dinosaures, on se demande comment le vieux M. Lockwood ne s'est jamais aperçu que son secrétaire a fait construire sous sa maison du 19e siècle un complexe scientifique gigantesque. Quand je regardais Jurassic Park (le film a bientôt 25 ans), je ne me posais pas ces questions parce que Steven Spielberg ne prenait pas son spectateur pour un con. Le film est bien parti pour rafler tous les Razzie Awards (ex-æquo avec Le Book Club).

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