mardi 12 juin 2018

22 Jump Street (Phil Lord & Christopher Miller, 2014)

Après le teen-movie de 21 Jump Street, les deux flics Jenko (Channing Tatum) et Schmidt (Jonah Hill) reprennent du service à l'Université. 22 Jump Street commence peu ou prou comme le premier épisode avec un court flash-back, un petit aparté sur l'aspect méta du film par Nick Offerman et les injures d'Ice Cube, toujours aussi énervé par ses deux couillons à qui il assigne une mission toujours similaire : trouver les responsables d'un trafic de drogues.

Il faut renouveler la formule et dans 22 Jump Street (l'adresse change car leur poste de police, une église désaffectée est maintenant en face de celle de 21 Jump Street, avec plus de mobilier, plus d'espace grevant le budget) et cette fois le film part dans la bromance entre Jenko et Zook (Wyatt Russell), un grand blond, figure habituelle de ces étudiants décérébrés qui ne doivent leur cursus qu'au sport, ici du foot-ball américain.

Encore une fois, les deux flics se font passer pour deux frères. Ils sont accueillis sur le campus par deux jumeaux dont l'un finit la phrase de l'autre. L'inverse absolu de Jenko et Schmidt, ce dernier devient jaloux de l'amitié virile entre Jenko et Zook. Les faux frères vont même voir un psychiatre qui se conduit comme un conseiller conjugal, persuadé que Jenko et Schmidt malgré toutes leur différences sont un couple.

Tout se joue autour de cette idée du couple avec des variations multiples. Zook veut absolument que Jenko adhère à la confrérie dont il est le leader. Il le considère comme son âme sœur, laissant sans voix un autre joueur de football. Dans cette virilité exacerbée, la lecture cryptogay est simpliste mais efficace, un peu à la manière de l'amitié candide et complexe entre les deux abrutis de Eh mec elle est où ma caisse.

Schmidt a une vie de couple différente avec Maya (Amber Stevens) qui se révèle la fille de Dickson (Ice Cube). Or, Schmidt s'était vanté avoir couché avec elle devant son patron, dans des termes peu délicats. Plus tard, quand il a compris leur parenté, Jenko éclate de rire volant encore une fois la vedette à son partenaire, traversant tout le décor en hurlant ses répliques, dansant comme un gamin autour des deux autres acteurs qui restent muets.

Dans une courte scène, d'une immense vulgarité mais d'une drôlerie rare, Rob Riggle désormais en prison puisqu'il était le méchant dans 21 Jump Street, mais sans son pénis détruit par un coup de feu, donne des indices aux deux flics tout en vantant le couple prétendument harmonieux qu'il forme avec Eric (Dave Franco) qui nie tout. Le film fonctionne ainsi par petits sketches où chaque acteur vient faire son show.

L'une des meilleures dans cette formule est Jillian Bell. Elle joue Mercedes – c'est elle la responsable du trafic de drogue – la colocataire de Maya qui observe, l'air navré, les atermoiements de Schmidt à sa petite amie. Mercedes traite constamment Schmidt de vieux dans un échange de répliques cinglantes. Le tout finira par une course poursuite sur fond de spring break où elle s'avère particulièrement féroce et vicieuse.


Jenko et Schmidt expérimente la drogue dans une séquence qui rappelle la première nuit d'amour dans Ron Burgundy présentateur vedette, une séquence animée et colorée. C'est dans le long générique final que 22 Jump Street se révèle hilarant et génial avec des propositions interrompues de suite probables à la franchise, quelques vedettes comiques (Bill Hader, Anna Farris, Seth Rogen) viennent faire un coucou. A part ici, il n'y a pas eu de 23, 24 ou 25 Jump Street.




















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