Après
le teen-movie de 21 Jump Street, les deux flics Jenko
(Channing Tatum) et Schmidt (Jonah Hill) reprennent du service à
l'Université. 22 Jump Street commence peu ou prou comme le
premier épisode avec un court flash-back, un petit aparté sur
l'aspect méta du film par Nick Offerman et les injures d'Ice Cube,
toujours aussi énervé par ses deux couillons à qui il assigne une
mission toujours similaire : trouver les responsables d'un
trafic de drogues.
Il
faut renouveler la formule et dans 22 Jump Street (l'adresse
change car leur poste de police, une église désaffectée est
maintenant en face de celle de 21 Jump Street, avec plus de
mobilier, plus d'espace grevant le budget) et cette fois le film part
dans la bromance entre Jenko et Zook (Wyatt Russell), un grand blond,
figure habituelle de ces étudiants décérébrés qui ne doivent
leur cursus qu'au sport, ici du foot-ball américain.
Encore
une fois, les deux flics se font passer pour deux frères. Ils sont
accueillis sur le campus par deux jumeaux dont l'un finit la phrase
de l'autre. L'inverse absolu de Jenko et Schmidt, ce dernier devient
jaloux de l'amitié virile entre Jenko et Zook. Les faux frères vont
même voir un psychiatre qui se conduit comme un conseiller conjugal,
persuadé que Jenko et Schmidt malgré toutes leur différences sont
un couple.
Tout
se joue autour de cette idée du couple avec des variations
multiples. Zook veut absolument que Jenko adhère à la confrérie
dont il est le leader. Il le considère comme son âme sœur,
laissant sans voix un autre joueur de football. Dans cette virilité
exacerbée, la lecture cryptogay est simpliste mais efficace, un peu
à la manière de l'amitié candide et complexe entre les deux
abrutis de Eh mec elle est où ma caisse.
Schmidt
a une vie de couple différente avec Maya (Amber Stevens) qui se
révèle la fille de Dickson (Ice Cube). Or, Schmidt s'était vanté
avoir couché avec elle devant son patron, dans des termes peu
délicats. Plus tard, quand il a compris leur parenté, Jenko éclate
de rire volant encore une fois la vedette à son partenaire,
traversant tout le décor en hurlant ses répliques, dansant comme un
gamin autour des deux autres acteurs qui restent muets.
Dans
une courte scène, d'une immense vulgarité mais d'une drôlerie
rare, Rob Riggle désormais en prison puisqu'il était le méchant
dans 21 Jump Street, mais sans son pénis détruit par un coup
de feu, donne des indices aux deux flics tout en vantant le couple
prétendument harmonieux qu'il forme avec Eric (Dave Franco) qui nie
tout. Le film fonctionne ainsi par petits sketches où chaque acteur
vient faire son show.
L'une
des meilleures dans cette formule est Jillian Bell. Elle joue
Mercedes – c'est elle la responsable du trafic de drogue – la
colocataire de Maya qui observe, l'air navré, les atermoiements de
Schmidt à sa petite amie. Mercedes traite constamment Schmidt de
vieux dans un échange de répliques cinglantes. Le tout finira par
une course poursuite sur fond de spring break où elle s'avère
particulièrement féroce et vicieuse.
Jenko
et Schmidt expérimente la drogue dans une séquence qui rappelle la
première nuit d'amour dans Ron Burgundy présentateur vedette,
une séquence animée et colorée. C'est dans le long générique
final que 22 Jump Street se révèle hilarant et génial avec
des propositions interrompues de suite probables à la franchise,
quelques vedettes comiques (Bill Hader, Anna Farris, Seth Rogen)
viennent faire un coucou. A part ici, il n'y a pas eu de 23, 24 ou 25
Jump Street.
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