Pour
Charles Chaplin, l'effort de guerre depuis 1914, c'était de fournir
des courts-métrages pour remonter le moral des soldats. Dès 1915,
les maréchaux et l'état-major expédiaient aux bidasses des bobines
des films de Charlot. C'est l'une des raisons pour lesquelles, un
siècle plus tard, tous les films de Charlot sont parvenus jusqu'à
nous, contrairement à ceux d'autres vedettes du muet de la même
époque (ne serait-ce que Harold Lloyd par exemple). Certes, les
copies sont disparates, les intertitres étaient parfois supprimés,
parfois traduits, parfois adaptés, les récits étaient parfois
rapiécés, mais tout est là.
The
Bond est en revanche l'un des films les moins connus de Chaplin,
il est rarement dans les coffrets DVD (en l'occurrence, il absent de
celui de TF1 MK2 de la collection First National bien indiqué sur la
jaquette). The Bond est aussi un film pour l'effort de guerre,
tourné en une journée à l'automne 1918 pour inciter les
spectateurs à donner leur argent à l'armée. Charles Chaplin joue
avec deux de ses interprètes les plus connus, Albert Austin avec sa
grande moustache dans une scène comique puis Edna Purviance dans une
scène romantique sur un banc au clair de lune avec un Cupidon qui
scelle leur amour.
Les
trois dernières minutes (sur dix au total) sont consacrées à la
bataille que les Américains peuvent mener contre le Kaiser, que joue
Sydney Chaplin, le frère de Charles. Ce dernier est armé d'un
énorme gourdin sur lequel est inscrit « Liberty Bound »
et frappe l'empereur allemand. Le Kaiser avait osé s'attaquer à la
statue de la liberté. En toute fin de film, après avoir lourdement
montré entre un Uncle SAM et une Lady Liberty ce qu'il fallait
faire, Chaplin s'adresse droit dans les yeux à son public pour
annoncer la victoire prochaine.
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