mercredi 6 décembre 2017

Johnny Hallyday et le cinéma


Si j'ai regardé Détective jeudi et écrit sur ce film, ce n'est pas que j'ai eu un sursaut divinatoire mais c'est parce que je venais de lire un entrefilet en première page du Canard enchaîné du 29 novembre sur la parution sur le site du Huffington Post de sa nécrologie, un bug technique expliquait le site. Toute sa vie, Johnny Hallyday a cherché à trouver une forme cinématographique convenable malgré un jeu que je qualifierai sobrement de hiératique. C'est Jean-Luc Godard, spécialiste des personnages à contre-emploi, qui lui permettra de tirer le meilleur du chanteur dans Détective. Passée sa période de vache maigre (la fin des années 1970) et son retour triomphal (les albums écrits par Michel Bergé et Jean-Jacques Goldman), il tourne dans deux nanars, Terminus puis La Gamine, pas facile le cinéma.

On peut apercevoir Johnny Hallyday, encore adolescent dans Les Diaboliques d'Herni-Georges Clouzot, on le reconnaît parfaitement. Il était l'un des élèves de la pension. Pendant longtemps, il a dû se contenter de jouer son propre rôle de chanteur, d'idole des jeunes. Il débarque dans la chambre de Catherine Deneuve dans Les Parisiennes pour chanter « Retiens la nuit » (1957), il est dans L'Aventure c'est l'aventure de Claude Lelouch (1972), le cinéaste le fera jouer dans ce qui demeure son dernier film Chacun sa vie, dans son presque propre rôle (c'était les passages les plus amusants du film), comme le faisait Guillaume Canet dans Rock n' roll, sorti également cette année, ou Laurent Tuel dans Jean-Philippe (2006) où Fabrice Lucchini, fan absolu du chanteur s'amusait comme un petit fou. Il faut oublier Salaud on t'aime, encore de Claude Lelouch, au côté d'Eddy Mitchell.


Somme toute, peu de chansons de Johnny Hallyday ont été utilisées dans des films. Anne Fontaine dans Nettoyage à sec (1997) avait réussi à intégrer dans un show transformiste une de ses chansons, son duo avec Sylvie Vartan, « J'ai un problème », Stanislas Merhar était Sylvie et Mathilde Seigner était Johnny. C'est presque naturellement qu'il a joué le père (dans un petit rôle) dans Pourquoi pas moi ? comédie gay de Stéphane Giusti en 1999. En 2009, les Cahiers du cinéma mettait en couverture Johnny Hallyday dans Vengeance de Johnnie To, ultime tentative d'endosser un rôle mythique, un hommage absurde et naïf à Alain Delon et au Samouraï, hélas, le film était un peu raté. Jean-Luc Godard reçoit un César d'Honneur en 1998 des mains de Johnny Hallyday, l'émotion était étonnante. Le chanteur n'aura jamais réussi à être un acteur car comme l'écrivait Godard dans ce générique de Détective il était une star.

Aucun commentaire: