Si
j'ai regardé Détective jeudi et écrit sur ce film, ce n'est
pas que j'ai eu un sursaut divinatoire mais c'est parce que je venais
de lire un entrefilet en première page du Canard enchaîné du 29
novembre sur la parution sur le site du Huffington Post de sa
nécrologie, un bug technique expliquait le site. Toute sa vie,
Johnny Hallyday a cherché à trouver une forme cinématographique
convenable malgré un jeu que je qualifierai sobrement de hiératique.
C'est Jean-Luc Godard, spécialiste des personnages à contre-emploi,
qui lui permettra de tirer le meilleur du chanteur dans Détective.
Passée sa période de vache maigre (la fin des années 1970) et son
retour triomphal (les albums écrits par Michel Bergé et
Jean-Jacques Goldman), il tourne dans deux nanars, Terminus
puis La Gamine, pas facile le cinéma.
On
peut apercevoir Johnny Hallyday, encore adolescent dans Les
Diaboliques d'Herni-Georges Clouzot, on le reconnaît
parfaitement. Il était l'un des élèves de la pension. Pendant
longtemps, il a dû se contenter de jouer son propre rôle de
chanteur, d'idole des jeunes. Il débarque dans la chambre de
Catherine Deneuve dans Les Parisiennes pour chanter « Retiens
la nuit » (1957), il est dans L'Aventure c'est l'aventure
de Claude Lelouch (1972), le cinéaste le fera jouer dans ce qui
demeure son dernier film Chacun sa vie, dans son presque
propre rôle (c'était les passages les plus amusants du film), comme
le faisait Guillaume Canet dans Rock n' roll,
sorti également cette année, ou Laurent Tuel dans
Jean-Philippe (2006) où Fabrice Lucchini, fan absolu du
chanteur s'amusait comme un petit fou. Il faut oublier Salaud on
t'aime, encore de Claude Lelouch, au côté d'Eddy Mitchell.
Somme
toute, peu de chansons de Johnny Hallyday ont été utilisées dans
des films. Anne Fontaine dans Nettoyage à sec (1997) avait
réussi à intégrer dans un show transformiste une de ses chansons,
son duo avec Sylvie Vartan, « J'ai un problème »,
Stanislas Merhar était Sylvie et Mathilde Seigner était Johnny.
C'est presque naturellement qu'il a joué le père (dans un petit
rôle) dans Pourquoi pas moi ? comédie gay de Stéphane
Giusti en 1999. En 2009, les Cahiers du cinéma mettait en couverture
Johnny Hallyday dans Vengeance de Johnnie To, ultime tentative
d'endosser un rôle mythique, un hommage absurde et naïf à Alain
Delon et au Samouraï, hélas, le film était un peu raté.
Jean-Luc Godard reçoit un César d'Honneur en 1998 des mains de
Johnny Hallyday, l'émotion était étonnante. Le chanteur n'aura
jamais réussi à être un acteur car comme l'écrivait Godard dans
ce générique de Détective il était une star.
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