J'ai
toujours aimé regarder Le Crime de l'Orient Express, cette
version de Sidney Lumet pas la nouvelle qui arrive aujourd'hui (je ne
sais pas encore si j'oserai aller voir celle de Kenneth Brangah que
je tiens pour l'un des plus mauvais cinéastes actuels).
Habituellement, le film passait à la télévision, en version
française. Ma mère, grande fan des romans d'Agatha Christie,
appréciait beaucoup ces films adaptés de ses romans (Mort sur le
Nil, par exemple, qui me semble moins réussi mais tout de même
très agréable) .
Plus
que Sidney Lumet, c'est son immense casting de stars de 1974 qui
ravissait. C'était à la mode de faire une distribution de tous les
âges et horizons. En tête, Albert Finney joue Hercule Poirot.
L'acteur compose un détective bien moins truculent que Peter
Ustinov. Il est un homme très maniaque, rarement sympathique et fort
indiscret. L'une des scènes qui m'a toujours marqué est celle où
il met un filet sur ses cheveux et un ruban sur ses moustaches pour
que rien ne bouge pendant la nuit.
Tout
commence à Istanbul et le défilé des personnages peut démarrer.
Sur le quai de la gare, c'est le portier dans son uniforme
(Jean-Pierre Cassel) qui accueille les voyageurs. Voici Lauren
Bacall, Ingrid Bergman, Sean Connery, Vanessa Redgrave, Michael York,
Anthony Perkins, John Gielgud, Anthony Perkins, Jacqueline Bisset,
Colin Blakely, pour jouer les clients (parmi les acteurs les plus
connus). Tous viennent du beau monde, ce sont des gens fortunés bien
habillés (manteaux de fourrure, costumes chic).
Ne
manque que la future victime, le dénommé Ratchett incarné par
Richard Widmark dans une habituelle composition de salaud
antipathique. Gros cigare dans la bouche, jamais un mot agréable
pour ses deux employés (Gielgud et Perkins), il veut embaucher
Hercule Poirot pour se protéger de l'auteur de lettres anonymes
qu'il reçoit. Il est écrit « KILL THE KILLERS » ou
« PREPARE TO DIE ». Poirot refuse et dans la nuit,
l'homme d'affaires meurt assassiné. De douze coups de couteau
déclare un médecin qui se trouve là (il n'était lui aussi qu'un
simple voyageur).
Le
directeur du train (Martin Balsam, l'un des acteurs réguliers de
Sydney Lumet, tout comme Sean Connery), un Italien bavard, propose à
Hercule Poirot de mener l'enquête avant que la police yougoslave
n'arrive. Qui plus est, le train est bloqué par la neige, au beau
milieu de la campagne. Forcément, le meurtrier est encore dans le
train et le célèbre détective belge va finir par le débusquer.
Commence la litanie des interrogatoires où chaque parole des
passagers, chaque comportement, chaque geste est scruté par Hercule
Poirot.
Même
je sais depuis des années qui a tué Ratchett, comment il a été
tué et pourquoi, je prends du plaisir au déroulé de la logique du
détective, à déceler les indices trouvés sur le lieu du crime.
Existe-t-il quelqu'un qui ne connaisse pas l'issue du film ? Le
Crime de l'Orient Express c'est deux heures de cabotinage de tous
les acteurs, chacun aura sa scène et son lourd secret à ne pas
dévoiler. Certes, le film est académique, je comprenne qu'on puisse
être allergique à ce pudding, mais il me procure quelques souvenirs
familiaux.
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