jeudi 18 février 2016

Marin malgré lui (Fred Newmeyer, 1921)

Les meilleurs moments de Marin malgré lui sont dans son première quart d'heure (sur 46 de durée toyale). Harold Lloyd joue un jeune homme oisif qui passe son temps dans un club select pour gens très riches. Il incarne un personnage sans-gêne, un inconséquent, un parasite, totalement inconscient de son état. Dans le premier plan où il apparaît, un gros plan le montre observant de près un tableau, un pinceau s'active sur la toile, quand la caméra opère un travelling arrière pour élargir le cadré, on se rend compte qu'un peintre tient le pinceau et non pas Harold qui dérange cet artiste en modifiant sa toile.

Le film continue sur le culot monstre du personnage. Un homme âgé se lève de son siège pour saluer des dames, Harold vient s’asseoir à sa place et lui pique son journal, comme si cela était bien normal. C'est tout juste s'il ne se plaint pas quand le monsieur lui fait remarquer que l'endroit était occupé. Puis, il va voir Mildred déjà bien occupée à être entourée de cinq hommes en recherche de séduction. Il s'incruste dans le groupe pour tenter sa chance et plutôt que jouer au cricket, il lui sort « Il fait trop chaud pour jouer, marrions-nous plutôt. »

Et ça se poursuit sur le même ton quand Mildred envoie Harold à son papa, un homme d'affaires irascible. Harold, avec le même toupet, va demander la main de la fille. Ce à quoi le père répond qu'il doit faire quelque chose de sa vie. Rien de mieux que s'engager dans la Marine. Dans le bureau d'engagement, il agit de la même manière désinvolte, se mettant à la place du chef du recrutement, allumant sa cigarette. Il ne pense pas à mal, il est persuadé que le monde lui est dû et que chacun va se mettre à son service.

Le reste de Marin malgré lui montre Harold enfin découvrir que le monde ne tourne pas autour de lui. Il sera abonné aux corvées sur le navire et fera de son pire ennemi son meilleur ami suite à quelques quiproquos. Direction un pays imaginaire où un épouvantable maharadjah libidineux veut s'emparer de Mildred pour son harem. Harold et son pote marin vont redresser quelques tords à grands coups de pied au cul. Moralité : l'armée a fait d'Harold un homme, un vrai.










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