vendredi 12 février 2016

Deadpool (Tim Miller, 2016)

Si j'ai bien compris, Deadpool fait partie du clan X Men dans les créations Marvel, ou pour le dire sans langage meta, il gravite dans cette franchise produite par cette compagnie. J'avoue ne pas avoir de très bons souvenirs de tous les films Marvel et encore moins que Ryan Reynolds avait déjà joué Deadpool, en revanche, je me souviens très bien mais très mal de Green lantern. Bref, Wade Wilson est le vrai nom de Deadpool, un mercenaire, si je me trompe pas, qui traîne après ses missions dans un bar interlope (qu'on se rende compte, ya des gros bikers barbus). Ce bar est tenu par Weasel (TJ Miller) qui fait office de confesseur et meilleur ami de Wade.

Au beau milieu du film, Deadpool se vante devant deux mutants de la clinique du Professeur Xavier (on se sait pas de quelle époque de Xavier, celle de James McAvoy ou de Patrick Stewart, comme le souligne une réplique) d'en être à 89 morts. Et si c'était lui le méchant du film, le villain comme disent les Américains. Quand il dégomme en ouverture de film une bonne quinzaine de gars avec douze balles. Tim Miller filme les explosions de cervelle, les chairs qui se déchiquettent, les membres tranchés en gros plan. Deadpool ne fait pas dans la dentelle et n'épargne pas ces hommes de main de Francis alias Ajax (Ed Skrein), l'officiel vrai méchant d'une platitude abyssale.

Deadpool est en trois temps. Un prologue plutôt comique où le héros vilain se déplace en taxi, comme tout bon Américain, avec son costume rouge (pour cacher le sang qui lui giclera dessus) afin d'aller attaquer Francis. Tiens, Deadpool a fait un dessin enfantin de lui qui bastonne Francis, il ressemble à ceux que fait Philippe Valette (Georges Clooney une histoire vraie, éditions Tapas, je recommande). Puis, un flash-back qui explique comment Wade s'est récupéré cette tête cramée et cette vengeance contre Francis. Et sans oublier la vie amoureuse, histoire que Ryan Reynolds enlève ses vétements (sexy, ça fait vendre). Où comment le film d'amour devient un film d'horreur. Et un épilogue où les deux mutants viennent l'aider pour défaire Francis et Angel (Gina Carano).

Ce prologue et ce flash-back permettent de dépasser l'habituelle présentation linéaire d'un personnage, sa vie normale, sa transformation, sa mission bla bla bla. Mais l'intérêt du film réside dans le fait que Deadpool est un personnage, comme dans le comics, qui a conscience qu'il est dans un comics. Les répliques fusent, entre vannes sur la drogue, les commentaires sur les bites de tous les mecs qu'il rencontre, les adresses aux spectateurs, les réflexions sur Ryan Reynolds lui-même, et un tas de fuck. Le film est remarquable en ce sens, tellement plus amusant que le sérieux des autres productions Marvel, à l'exception des Gardiens de la galaxie, chef d’œuvre qui allait déjà dans l'ironie et la parodie. Tellement amusant, comme un Tarantino, qu'on en oublie le reste.

Ce n'est pas une révolution, mais il fallait bien que ça arrive : 15 ans qu'on subit ces films de super héros qui défendent des valeurs tout en détruisant tout leur passage (le générique d'ouverture sans les noms des acteurs dit tout sur les clichés du genre). Deadpool lui est un vrai connard à l'humour lourdingue qui n'a pas la prétention de sauver le monde, contrairement à la gamine déprimée (Brianna Hildebrand) et un colosse de métal pudibond (Andre Tricoteux) envoyés par Xavier. Il veut réparer un passé qui lui a volé sa santé (il a plusieurs cancers), qui l'a éloigné de sa femme (Morena Baccarin) et donné le sens du sarcasme ultime. Malgré de lourds défauts (toujours cette surenchère de destruction des décors), je suis sorti du cinéma content, mais épuisé.

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