En
regardant La Mort vous va si bien, j'avais oublié cette
séquence d'ouverture en forme de comédie musicale où Meryl Streep
chante et danse. Elle pousse la chanson régulièrement, dans The
Last home de Robert Altman (de la country), Ricki and the
Flash de Jonathan Demme (du rock), Florence Foster Jenkins
de Stephen Frears (de l'opéra) et évidemment dans Mamma Mia
où elle pousse le vice à chanter elle-même les chansons d'Abba.
C'est assez réjouissant de voir ces acteurs et actrices chanter
aussi faux que moi (mention spéciale à Pierce Brosnan).
Là
est le plaisir du film karaoké, on peut entonner avec toutes ces
vedettes les morceaux d'Abba. Mamma mia, c'est du karaoké, le
film fun ultime, à condition d'aimer les chansons d'Abba. Prenons la
meilleure chanson du groupe suédois : Dancing Queen, ce sont
les trois femmes, Donna (Meryl Streep), Rosie (Julie Walters) et
Tanya (Christine Baranski) qui l'interprètent et elles se dandinent
dans une chorégraphie approximative tout à fait dans la thème du
film, celui d'un mariage qui se prépare. Elles dansent comme nous à
un mariage, un peu maladroitement mais en croyant être fortiches.
Trois
féminités opposées. Donna (son plus gros succès commercial, elle
n'a pas été nominée pour un Oscar pour ce rôle) ne se
dépareillera jamais de sa salopette bleue, car elle bosse pour
maintenir en état sa maison d'hôte vétuste. Rosie, la petite
binoclarde sympa, est brute de décoffrage et taquine ses amies.
Christine Baranski est la croqueuse d'hommes vaguement liftée qui
aime la chair fraîche. Ça tombe, il n'y a que ça sur la plage, des
jeunes figurants en short et peu vêtus, qui n'ont pas trois lignes
de dialogues ou un refrain à eux tous.
L'effet
magique du kitsch est aussi dans cet étalage de corps jeunes beaux
et bronzés. Tanya chante et danse avec toute cette troupe Does Your
Mother Know sur la plage dans une vision homo érotique assumée. Le
public du film était aussi le public gay de Abba. Pourtant, le seul
personnage gay se révélera très tard, c'est celui de Harry Bright
(Colin Firth) qui comprendra bien tard, précisément devant ces
corps ruisselants de jeunes hommes qu'il aime les hommes. Une
révélation bien chaste, loin du rentre-dedans de Tanya. On verra si
son homosexualité est abordée dans le prequel qui sort bientôt.
Harry
Bright, comme Bill Anderson (Stellan Skarsgård) et Sam Carmichael
(Pierce Brosnan) sont les trois hommes mûrs face à ce trois femmes
mûres. Ils sont les anciens amants de Donna et l'un d'eux pourrait
être le père de Sophie (Amanda Seyfried) la fille de Donna. Elle va
se marier avec Sky (Dominic Cooper). Les deux acteurs sont insipides
et cette histoire de mariage est d'un conformisme béat, heureusement
un peu désamorcé par le secret de la venue des trois papas et la
catastrophe quand Donna s'en apercevra. On s'en doute tout se
terminera bien.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire