lundi 9 juillet 2018

Mamma mia! (Phillida Lloyd, 2008)

En regardant La Mort vous va si bien, j'avais oublié cette séquence d'ouverture en forme de comédie musicale où Meryl Streep chante et danse. Elle pousse la chanson régulièrement, dans The Last home de Robert Altman (de la country), Ricki and the Flash de Jonathan Demme (du rock), Florence Foster Jenkins de Stephen Frears (de l'opéra) et évidemment dans Mamma Mia où elle pousse le vice à chanter elle-même les chansons d'Abba. C'est assez réjouissant de voir ces acteurs et actrices chanter aussi faux que moi (mention spéciale à Pierce Brosnan).

Là est le plaisir du film karaoké, on peut entonner avec toutes ces vedettes les morceaux d'Abba. Mamma mia, c'est du karaoké, le film fun ultime, à condition d'aimer les chansons d'Abba. Prenons la meilleure chanson du groupe suédois : Dancing Queen, ce sont les trois femmes, Donna (Meryl Streep), Rosie (Julie Walters) et Tanya (Christine Baranski) qui l'interprètent et elles se dandinent dans une chorégraphie approximative tout à fait dans la thème du film, celui d'un mariage qui se prépare. Elles dansent comme nous à un mariage, un peu maladroitement mais en croyant être fortiches.

Trois féminités opposées. Donna (son plus gros succès commercial, elle n'a pas été nominée pour un Oscar pour ce rôle) ne se dépareillera jamais de sa salopette bleue, car elle bosse pour maintenir en état sa maison d'hôte vétuste. Rosie, la petite binoclarde sympa, est brute de décoffrage et taquine ses amies. Christine Baranski est la croqueuse d'hommes vaguement liftée qui aime la chair fraîche. Ça tombe, il n'y a que ça sur la plage, des jeunes figurants en short et peu vêtus, qui n'ont pas trois lignes de dialogues ou un refrain à eux tous.

L'effet magique du kitsch est aussi dans cet étalage de corps jeunes beaux et bronzés. Tanya chante et danse avec toute cette troupe Does Your Mother Know sur la plage dans une vision homo érotique assumée. Le public du film était aussi le public gay de Abba. Pourtant, le seul personnage gay se révélera très tard, c'est celui de Harry Bright (Colin Firth) qui comprendra bien tard, précisément devant ces corps ruisselants de jeunes hommes qu'il aime les hommes. Une révélation bien chaste, loin du rentre-dedans de Tanya. On verra si son homosexualité est abordée dans le prequel qui sort bientôt.


Harry Bright, comme Bill Anderson (Stellan Skarsgård) et Sam Carmichael (Pierce Brosnan) sont les trois hommes mûrs face à ce trois femmes mûres. Ils sont les anciens amants de Donna et l'un d'eux pourrait être le père de Sophie (Amanda Seyfried) la fille de Donna. Elle va se marier avec Sky (Dominic Cooper). Les deux acteurs sont insipides et cette histoire de mariage est d'un conformisme béat, heureusement un peu désamorcé par le secret de la venue des trois papas et la catastrophe quand Donna s'en apercevra. On s'en doute tout se terminera bien.





















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