vendredi 6 juillet 2018

Je ne voudrais pas être un homme (Ernst Lubitsch, 1918)

Déjà en 1918, dans ce film de 44 minutes, les femmes dominent les hommes. Dans cette comédie burlesque située dans la bonne bourgeoisie berlinoise, la femme est incarnée par Ossi Oswalda, l'actrice fétiche d'Ernst Lubitsch de cette période. C'est plutôt une jeune fille élevée par son oncle (Ferry Sikla) qui est alerté par la gouvernante (Margarete Kupfler) du comportement trop libre se sa nièce.

Le premier acte s'ouvre sur la vie dissolue, selon les critères de la vieille Europe, d'Ossi. Elle joue au poker avec des hommes, elle fume et elle boit, elle se laisse chanter la sérénade. Comment va-t-on trouver un mari à cette jeune femme qui n'en fait qu'à sa tête ? Telle est la question que se pose la gouvernante et la réponse est simple, un précepteur, le Dr. Kester (Kurt Götz) est engagé pour refaire toute l'éducation de la demoiselle.

Les méthodes de ce nouvel enseignant sont bien strictes. Ossi voulait sortir le soir mais cela lui est interdit, elle doit aller se coucher. Kester est satisfait de cette première journée de discipline et il promet à la jeune rebelle d'en faire un être tout petit dès le lendemain. Evidemment, là est toute la petite saveur de Je ne voudrais pas être un homme, Ossi va faire tout l'inverse de ce qu'exige son précepteur qu'elle exècre.

Elle choisit de se vêtir en homme, commande un costume de soirée et se rend dans un salon de danse travestie. Or Kester est également dans cette soirée. Pour l'embêter, elle fait en sorte que la jeune femme qu'il tentait de séduire s'éloigne de lui et parce que cette femme va voir un troisième homme, Ossi et Kester, qui ignore qu'elle est travestie, finissent par picoler tous les deux en critiquant les femmes.

Le film joue rapidement sur ambiguïté de la position masculine de Ossi. D'abord dans la rue, quand il/elle se retourne sur les femmes qui marchent pour admirer leur plastique (des plans pris en caméra cachée?) ensuite dans le cabaret où Ossi doit aller aux toilettes, elle commence à vouloir se rendre dans le toilettes pour dames avant qu'on lui fasse remarquer qu'elle est un homme.


La censure n'a pas retiré quelques scènes où les deux hommes, puisque Ossi a ce moment-là est un homme, s'embrassent sur la bouche, comme un couple amoureux alors qu'elle a exigé des coupures sur des danses trop endiablées. Pour rétablir l'ordre, Ernst Lubistch utilise un dernier quiproquo où Kester comprend finalement qu'Ossi est une femme et qu'il est tombé amoureux d'elle, à la grande satisfaction de la gouvernante.

















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