Déjà
en 1918, dans ce film de 44 minutes, les femmes dominent les hommes.
Dans cette comédie burlesque située dans la bonne bourgeoisie
berlinoise, la femme est incarnée par Ossi Oswalda, l'actrice
fétiche d'Ernst Lubitsch de cette période. C'est plutôt une jeune
fille élevée par son oncle (Ferry Sikla) qui est alerté par la
gouvernante (Margarete Kupfler) du comportement trop libre se sa
nièce.
Le
premier acte s'ouvre sur la vie dissolue, selon les critères de la
vieille Europe, d'Ossi. Elle joue au poker avec des hommes, elle fume
et elle boit, elle se laisse chanter la sérénade. Comment va-t-on
trouver un mari à cette jeune femme qui n'en fait qu'à sa tête ?
Telle est la question que se pose la gouvernante et la réponse est
simple, un précepteur, le Dr. Kester (Kurt Götz) est engagé pour
refaire toute l'éducation de la demoiselle.
Les
méthodes de ce nouvel enseignant sont bien strictes. Ossi voulait
sortir le soir mais cela lui est interdit, elle doit aller se
coucher. Kester est satisfait de cette première journée de
discipline et il promet à la jeune rebelle d'en faire un être tout
petit dès le lendemain. Evidemment, là est toute la petite saveur
de Je ne voudrais pas être un homme, Ossi va faire tout
l'inverse de ce qu'exige son précepteur qu'elle exècre.
Elle
choisit de se vêtir en homme, commande un costume de soirée et se
rend dans un salon de danse travestie. Or Kester est également dans
cette soirée. Pour l'embêter, elle fait en sorte que la jeune femme
qu'il tentait de séduire s'éloigne de lui et parce que cette femme
va voir un troisième homme, Ossi et Kester, qui ignore qu'elle est
travestie, finissent par picoler tous les deux en critiquant les
femmes.
Le
film joue rapidement sur ambiguïté de la position masculine de
Ossi. D'abord dans la rue, quand il/elle se retourne sur les femmes
qui marchent pour admirer leur plastique (des plans pris en caméra
cachée?) ensuite dans le cabaret où Ossi doit aller aux toilettes,
elle commence à vouloir se rendre dans le toilettes pour dames avant
qu'on lui fasse remarquer qu'elle est un homme.
La
censure n'a pas retiré quelques scènes où les deux hommes, puisque
Ossi a ce moment-là est un homme, s'embrassent sur la bouche, comme
un couple amoureux alors qu'elle a exigé des coupures sur des danses
trop endiablées. Pour rétablir l'ordre, Ernst Lubistch utilise un
dernier quiproquo où Kester comprend finalement qu'Ossi est une
femme et qu'il est tombé amoureux d'elle, à la grande satisfaction
de la gouvernante.
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