mardi 15 octobre 2019

J'ai aussi regardé ces films en octobre


Joker (Todd Phillips, 2019)
En 1989 le nom de Jack Nicholson apparaissait dans le générique de Batman de Tim Burton avant celui de Michael Keaton. Certes, Nicholson était plus connu et bankable mais c'est surtout que ce Joker est plus mystérieux. En 30 ans, on en a une quelques Batman différents et un peu moins de Joker, mais aujourd'hui jouer Joker est plus valorisant pour l'acteur. Pour moi, c'est surtout devoir supporter du cabotinage souvent pénible. Avec Joaquin Phoenix la critique peut s'amuser à cataloguer ses divers rires, ses variations infimes sur ses déhanchements et danses, ses regards obsessifs. Moi je ne vois pas seulement. Je vois surtout l'influence de la télé en premier lieu une ambiance compréhensible par tous c'est-à-dire conformiste qui rappelle celle de la série Teen Wolf (ah ces longs couloirs dans les hôpitaux, ces lumières marronnasses, ces visions sinistres). Je ne vois l'influence de Martin Scorsese que dans l'hommage (les seuls moments réussis) à La Valse des pantins. Robert De Niro est sobre (presque), l'inverse de Joaquin Phoenix. Pour l'instant, le seul bon film de Todd Phillips reste Retour à la fac. Allez hop, rendez-vous aux Oscars.

Gemini man (Ang Lee, 2019)
C'est une punition pour tout le monde ce film et d'abord pour Ang Lee. Il est puni pour avoir essuyé un bide monumental avec Un jour dans la vie de Billy Lynn, bon film que presque personne n'a vu. Le public est puni parce que franchement Will Smith se prend encore pour Tom Cruise, il essaye depuis des années (depuis cet atroce nanar fait avec son fils pour M. Night Shyamalan) de devenir le nouveau casse-cou de Hollywood, à la remorque de Tom Cruise. Mais surtout le film dans ses effets spéciaux, faire rajeunir Will Smith de 25 ans, est terrifiant de laideur. Certes, le film est nulle part projeter dans son bon format mais quand même. J'ai entendu l'autre jour quelqu'un ironiser sur ces effets spéciaux en comparant Gemini man à Chambre 212 où le choix de deux acteurs règle tant d'argent dépensé. Allez hop, rendez-vous au Razzies.

Au nom de la terre (Edouard Bergeon, 2019)
Je ne comptais pas aller voir ce film parce qu'après voir Guillaume Canet avec une calvitie et en agriculteur, ça me branche pas trop. Cela dit après Rock 'n roll où il s'infligeait de la chirurgie esthétique à outrance (comprendre à la Bogdanov), Canet semble vouloir enfin faire des rôles physique. Bref, je voulais pas y aller mais un million de spectateurs me font m'interroger. Pourquoi vont-ils voir ça ? C'est un peu comme les mariages où on sait qu'on va devoir écouter les blagues de fin de banquet de l'oncle bourré, on ne peut pas y échapper. Me voilà donc devant Guillaume Canet et les autres acteurs au milieu d'une ferme. Pardon d'une exploitation agricole en pays de Loire, là où un syndicat agricole ne soutient que ceux qui acceptent de s'endetter pour pratiquer l'agriculture industrielle. Le film a un peu du mal à dénoncer ce système capitaliste où les vautours ont le pouvoir mais tout le casting parvient à me convaincre. Le film se regarde comme une saga estivale, une mini-série qui aurait gagné à être mieux développée si elle était passée sur M6 en début de soirée. Le monde paysan est à la mode partout mais il est vu comme une contrée exotique, en ce sens Au nom de la terre est l'anti Petit paysan mais les deux films vont dans le même sens, la dépression quand les bêtes meurent. Comme Swann Arlaud, Guillaume Canet mais surtout Anthony Bajon, traient les bêtes comme dans un documentaire. Allez hop, rendez-vous aux Césars.

Aucun commentaire: