jeudi 24 octobre 2019

Charlot garde malade + Charlot et Fatty en bombe (Charles Chaplin, 1914)

Ivrogne des champs et soûlard des villes. Tournés l'un à la suite en août 1914, Charlot garde malade (His new profession) et Charlot et Fatty en bombe (The Rounders) parviennent à se compléter et se répondre. L'alcool est au centre des films avec un Charlie Chaplin qui boit comme un trou, autorisant les gags les plus méchants possibles. Chacun est dans une veine Keystone, ici un parc avec des fiancées et des policiers, là un hôtel avec des épouses énervées.


Le prétexte pour picoler dans Charlot garde malade est cet homme en fauteuil roulant. Sobre, Charlot ne cesse de taper sur sa jambe malade, de se coincer le pied sous les roues. Ivre, ce n'est guère mieux, le burlesque est tout aussi douloureux pour le malade, mais en plus Charlot se permet d'aller draguer toutes les jeunes femmes et de donner des coups de pied aux policiers qu'il croise sur son chemin. La bagarre finale comporte tous les protagonistes du film.











Fatty Arbuckle joue dans les deux films, le patron du bar dans le premier (simple apparition) et un ivrogne endimanché dans le deuxième. Charlot et Fatty troquent leur guenilles pour des costumes chic et des chapeaux claque dans Charlot et Fatty en bombe. Chaque acteur a sa scène où il débarque dans le hall de l'hôtel en titubant avant de monter dans leur suite respective où chacun se fait copieusement engueuler par sa femme respective qui n'apprécient guère leur soûlerie.

Dans un habituel va-et-vient vaudevillesque entre les chambres, les épouses se disputent puis s'unissent contre les maris qui ont tôt fait de partir. Le meilleur gag du film voit Fatty et Charlot être persuadés que le restaurant de l'hôtel est leur chambre à coucher et commence à utiliser les tables et les nappes pour leur lit et leur couverture. En plan séquence, les deux hommes jouent séparément mais ensemble avec une chorégraphie d'objets qui tombent et qu'ils ne rattrapent jamais.


Charlie Chaplin renouvelle le gag final qui consiste, dans les films Keystone, à ce que tout le monde finisse dans l'eau. Version presque classique dans Charlot garde malade car c'est dans l'océan que finit le flic qui plonge d'une digue. Dans Charlot et Fatty en bombe, l'arrivée dans l'eau est plus poétique. Les deux hommes, complètement soûls, sont allongés dans une barque et coulent petit à petit jusqu'à ce que l'eau les ensevelisse. Les deux hommes finissent ensemble loin des gronderies de leurs femmes.













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