lundi 15 janvier 2018

J'ai aussi regardé ces films en janvier

Les Heures sombres (Joe Wright, 2017)
Cette longue évocation de la prise de pouvoir de Winston Churchill, après avoir tant attendu ça, met en jeu l'organisation de l'évacuation de Dunkerque (un militaire trouve le nom de l'opération Dynamo en regardant son ventilateur électrique qui porte ce nom de marque, on croit rêver) pourrait faire figure de prequel à Dunkerque de Christopher Nolan comme de suite au Discours d'un roi de Tom Hooper. L'aspect du film rappelle ces docufictions qui font fureur sur Arte ou France 5, une reconstitution appliquée et historique la plus complète possible avec des historiens qui viennent commenter les images académiques tournées pour l'occasion. Dans Les Heures sombres, les commentaires historiques sont remplacés par les longs dialogues explicatifs entre Churchill et sa nouvelle secrétaire qui découvre avec candeur, comme le spectateur, l'envers du décor du pouvoir et de ses luttes. On se bat en coulisses contre Churchill : Chamberlain, premier ministre démissionnaire, le vicomte d'Halifax qui ne rêve que de devenir premier ministre, le roi George VI, tous détestent Churchill. On saupoudre le tout de larges extraits de discours, de bons mots (lire la page wikipédia et recopier) et d'images putassières sur les bombardements pendant la débâcle française et d'une séquence démagogique dans le métro londonien. Les profs d'histoire vont adorer le montrer à leurs élèves.

L'Echange des princesses (Marc Dugain, 2017)

Le film hésite entre deux manières de raconter cette histoire de France. D'un côté un réalisme hérité de La Reine Margot (celui de Patrice Chéreau pas de Jeanne Moreau) en phase totale avec notre époque (on se souvient du déluge de sang de Jean-Hugues Anglade sur sa chemise, évocation du Sida), de l'autre une mise en pli de la reconstitution avec forces dialogues millimétrés et bourrés de phrases péremptoires destinés à mener le récit (uniquement des dialogues utiles dits avec un air inspiré et qui sonnent vaguement 18è siècle), un tournage dans un château avec des beaux costumes et de beaux accessoires. Dans ce cul entre deux chaises à porteur, les enfants se débrouillent mieux que les adultes (Olivier Gourmet et Lambert Wilson en roues libres) mais c'est Andréa Ferréol en Princesse Palatine qui emporte tout, tout à la fois dragon face aux hommes de pouvoir et tendre avec l'infante espagnole. Les profs d'histoire vont adorer le montrer à leurs élèves.

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