Les
Heures sombres (Joe Wright, 2017)
Cette
longue évocation de la prise de pouvoir de Winston Churchill, après
avoir tant attendu ça, met en jeu l'organisation de l'évacuation de
Dunkerque (un militaire trouve le nom de l'opération Dynamo en
regardant son ventilateur électrique qui porte ce nom de marque, on
croit rêver) pourrait faire figure de prequel à Dunkerque de
Christopher Nolan comme de suite au Discours d'un roi de Tom
Hooper. L'aspect du film rappelle ces docufictions qui font fureur
sur Arte ou France 5, une reconstitution appliquée et historique la
plus complète possible avec des historiens qui viennent commenter
les images académiques tournées pour l'occasion. Dans Les Heures
sombres, les commentaires historiques sont remplacés par les
longs dialogues explicatifs entre Churchill et sa nouvelle secrétaire
qui découvre avec candeur, comme le spectateur, l'envers du décor
du pouvoir et de ses luttes. On se bat en coulisses contre
Churchill : Chamberlain, premier ministre démissionnaire, le
vicomte d'Halifax qui ne rêve que de devenir premier ministre, le
roi George VI, tous détestent Churchill. On saupoudre le tout de
larges extraits de discours, de bons mots (lire la page wikipédia et
recopier) et d'images putassières sur les bombardements pendant la
débâcle française et d'une séquence démagogique dans le métro
londonien. Les profs d'histoire vont adorer le montrer à leurs élèves.
L'Echange
des princesses (Marc Dugain, 2017)
Le
film hésite entre deux manières de raconter cette histoire de
France. D'un côté un réalisme hérité de La Reine Margot
(celui de Patrice Chéreau pas de Jeanne Moreau) en phase totale
avec notre époque (on se souvient du déluge de sang de Jean-Hugues
Anglade sur sa chemise, évocation du Sida), de l'autre une mise en
pli de la reconstitution avec forces dialogues millimétrés et
bourrés de phrases péremptoires destinés à mener le récit
(uniquement des dialogues utiles dits avec un air inspiré et qui
sonnent vaguement 18è siècle), un tournage dans un château avec
des beaux costumes et de beaux accessoires. Dans ce cul entre deux
chaises à porteur, les enfants se débrouillent mieux que les
adultes (Olivier Gourmet et Lambert Wilson en roues libres) mais
c'est Andréa Ferréol en Princesse Palatine qui emporte tout, tout à
la fois dragon face aux hommes de pouvoir et tendre avec l'infante
espagnole. Les profs d'histoire vont adorer le montrer à leurs élèves.
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