jeudi 4 janvier 2018

Frankenstein Junior (Mel Brooks, 1974)

J'ai toujours eu des difficultés à accrocher aux films de Mel Brooks, mais de temps en temps, je tente de voir s'ils peuvent me plaire. Le projet de Frankenstein Junior est des plus sérieux. Le film est en noir et blanc mais le récit se déroule, non pas au début du 19e siècle, mais des décennies plus tard (disons avant guerre) où Gene Wilder (qui a écrit le scénario et les dialogues avec Mel Brooks) incarne un descendant du fameux savant. Il a quitté ses terres ancestrales pour s'installer aux Etats-Unis où il devenu un professeur d'université. Un visiteur vient déranger le professeur pour lui présenter le testament de Victor von Frankenstein.

Quand l'un de ses élèves l'appelle Dr. Frankenstein, il réplique aussitôt qu'il ne se nomme pas ainsi mais Frankanstine. Il dément avoir le moindre rapport avec cet ancêtre encombrant. Il va pourtant accepter de se rendre en Europe, en l'occurrence en Transylvanie, contrée plutôt connue pour être celle de Dracula, chez Mary Shelley Frankenstein était suisse. Il ne s'agit pas d'une erreur involontaire mais un rappel que Bela Lugosi devait jouer le monstre, sans doute s'agit-il aussi d'une critique du public qui confond tous les univers des films d'autant qu'en 40 ans les crossovers entre Frankenstein et d'autres créatures ont été légion.

Il quitte sa fiancée Elizabeth (Madeline Kahn) offrant l'un des meilleurs gags : elle refuse de se laisser embrasser, caresser ou toucher tout simplement parce qu'elle a une soirée mondaine et ces marques de tendresse risquent de tout fiche en l'air, de froisser sa robe, d'effacer son maquillage et de la décoiffer. Bien plus tard dans le film, Elizabeth débarquera de manière impromptue dans le château gothique des Frankenstein. Elle rencontrera la créature et en tombera amoureuse. Elizabeth changera de coiffure adoptant ces lignes blanches au milieu de ses cheveux noirs comme dans La Fiancée de Frankenstein.

Mel Brooks, c'est écrit dans le générique, a décidé de reconstituer le laboratoire de Frankenstein avec les accessoires du film de James Whale comme il reconstruit à sa manière l'histoire. Il lui faut d'abord découvrir où se trouve ce laboratoire qui contient les livres écrits par son ancêtre. Au château, il est accueilli par la terrifiante Frau Blücher (Cloris Leachman) qui prétend ne pas savoir où se trouve ce laboratoire et cette bibliothèque secrets. L'un des gags récurrents du film concerne son nom, dès qu'il est prononcé par un personnage, des chevaux se mettent à hennir, même lorsqu'il n' y a pas de chevaux à proximité. Il finit par trouver le laboratoire.

On ne verra guère Frau Blücher (hennissement des chevaux), en revanche Inga (Teri Garr) est dans toutes les scènes. C'est à elle qu'est dévolu le rôle ingrat de l'amoureuse du jeune Frankenstein. Pour compléter l'équipe de bras cassés, le scientifique est assisté de Igor (Marty Feldman) qui tient à ce que son prénom soit prononcé Eye-Gore, forcément, il roule des yeux et, vêtu d'une large cape noire, évoque la Mort, mais sans sa faux. C'est lui qui fournira un cerveau anormal (Anne Normal, Abnormal - Abbie Normal en VO), encore un jeux de mots sur les noms, pour le colosse qui va être rendu vivant.


Il ne reste plus à la créature (Peter Boyle) qu'à suivre le même chemin que dans le film de James Whale, rencontrer une innocente fillette (gag de la balançoire qui la renvoie dans son lit) puis un aveugle (Gene Hackman). Le film s'achève avec un hommage à King Kong, une tournée où Frankenstein montre sa créature dans un théâtre avant d'enchaîner sur un numéro de music hall et un gros gag sur la taille du sexe de la créature. Quand Frankenstein Junior se termine, je suis à peu près certain que je n'aime pas vraiment les films de Mel Brooks surtout quand Gene Wilder hurle ses dialogues.





















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