J'ai
toujours eu des difficultés à accrocher aux films de Mel Brooks,
mais de temps en temps, je tente de voir s'ils peuvent me plaire. Le
projet de Frankenstein Junior est des plus sérieux. Le film
est en noir et blanc mais le récit se déroule, non pas au début du
19e siècle, mais des décennies plus tard (disons avant guerre) où
Gene Wilder (qui a écrit le scénario et les dialogues avec Mel
Brooks) incarne un descendant du fameux savant. Il a quitté ses
terres ancestrales pour s'installer aux Etats-Unis où il devenu un
professeur d'université. Un visiteur vient déranger le professeur
pour lui présenter le testament de Victor von Frankenstein.
Quand
l'un de ses élèves l'appelle Dr. Frankenstein, il réplique
aussitôt qu'il ne se nomme pas ainsi mais Frankanstine. Il dément
avoir le moindre rapport avec cet ancêtre encombrant. Il va pourtant
accepter de se rendre en Europe, en l'occurrence en Transylvanie,
contrée plutôt connue pour être celle de Dracula, chez Mary
Shelley Frankenstein était suisse. Il ne s'agit pas d'une erreur
involontaire mais un rappel que Bela Lugosi devait jouer le monstre,
sans doute s'agit-il aussi d'une critique du public qui confond tous
les univers des films d'autant qu'en 40 ans les crossovers entre
Frankenstein et d'autres créatures ont été légion.
Il
quitte sa fiancée Elizabeth (Madeline Kahn) offrant l'un des
meilleurs gags : elle refuse de se laisser embrasser, caresser
ou toucher tout simplement parce qu'elle a une soirée mondaine et
ces marques de tendresse risquent de tout fiche en l'air, de froisser
sa robe, d'effacer son maquillage et de la décoiffer. Bien plus tard
dans le film, Elizabeth débarquera de manière impromptue dans le
château gothique des Frankenstein. Elle rencontrera la créature et
en tombera amoureuse. Elizabeth changera de coiffure adoptant ces
lignes blanches au milieu de ses cheveux noirs comme dans La
Fiancée de Frankenstein.
Mel
Brooks, c'est écrit dans le générique, a décidé de reconstituer
le laboratoire de Frankenstein avec les accessoires du film de James
Whale comme il reconstruit à sa manière l'histoire. Il lui faut
d'abord découvrir où se trouve ce laboratoire qui contient les
livres écrits par son ancêtre. Au château, il est accueilli par la
terrifiante Frau Blücher (Cloris Leachman) qui prétend ne pas
savoir où se trouve ce laboratoire et cette bibliothèque secrets.
L'un des gags récurrents du film concerne son nom, dès qu'il est
prononcé par un personnage, des chevaux se mettent à hennir, même
lorsqu'il n' y a pas de chevaux à proximité. Il finit par trouver
le laboratoire.
On
ne verra guère Frau Blücher (hennissement des chevaux), en revanche
Inga (Teri Garr) est dans toutes les scènes. C'est à elle qu'est
dévolu le rôle ingrat de l'amoureuse du jeune Frankenstein. Pour
compléter l'équipe de bras cassés, le scientifique est assisté de
Igor (Marty Feldman) qui tient à ce que son prénom soit prononcé
Eye-Gore, forcément, il roule des yeux et, vêtu d'une large cape
noire, évoque la Mort, mais sans sa faux. C'est lui qui fournira un
cerveau anormal (Anne Normal, Abnormal - Abbie Normal en VO), encore
un jeux de mots sur les noms, pour le colosse qui va être rendu
vivant.
Il
ne reste plus à la créature (Peter Boyle) qu'à suivre le même
chemin que dans le film de James Whale, rencontrer une innocente
fillette (gag de la balançoire qui la renvoie dans son lit) puis un
aveugle (Gene Hackman). Le film s'achève avec un hommage à King
Kong, une tournée où Frankenstein montre sa créature dans un
théâtre avant d'enchaîner sur un numéro de music hall et un gros
gag sur la taille du sexe de la créature. Quand Frankenstein
Junior se termine, je suis à peu près certain que je n'aime pas
vraiment les films de Mel Brooks surtout quand Gene Wilder hurle ses
dialogues.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire