samedi 8 décembre 2018

Ennui ennui (Gabriel Abrantes, 2014)


Avant Diamantino, Gabriel Abrantes tournait une cocasserie de 32 minutes titrée Ennui ennui filmée dans une montagne verdoyante que les dialogues comme l'Afghanistan. Derrière un rocher, une femme et son fils, un bon grassouillet qui semble bien timide, peu aventureux observent un autre duo, un père et sa fille vivant dans une tente. Le fils pourrait épouser la fille pense la mère qui veut envoyer des flèches anesthésiantes à la jeune femme et, pourquoi pas, l'enlever pour que ce mariage, que ne veut pourtant pas son gamin, ait lieu.

Et là, dans cette zone perdue, où personne ne semble vraiment habiter, débarquent un troisième duo, l'ambassadrice et sa fille (soient Edith Scob et Laetitia Dosch), l'une d'un snobisme absolu, marâtre peu amène envers sa fille qui a emboutit la voiture en pleine toundra. Elle lui sort, cigarette au bec, l'air dédaigneux, des réflexions sarcastiques, sur sa maladresse. La fille, avec cette voix qu'a Laetitia Dosch, celle d'une gamine prise en train de faire une grosse bêtise, elle se défend en bafouillant des excuses pitoyables.

L'humour de Gabriel Abrantes tient de l'incongruité de ces deux femmes égarées dans un monde qui ne les attendait pas. Elles ne viennent pas seules, une voiture, un cochon et des travestissements puisque Laetitia Dosch revêt la tenue de la jeune Afghane et inversement, un thème qui sera celui de Diamantino. C'est vers un boulevard de quiproquos que s'engage le film, pas toujours très finement puisqu'on joue comme Au théâtre ce soir, mais auquel le cinéaste met en parallèle une légère portée politique et féministe.

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