mardi 13 novembre 2018

We're the Millers (Rawson Marshall Thurber, 2013)

Comme dans Dodgeball, le premier film de Rawson Marshall Thurber, le groupe hétéroclite de gens disparates qui n'auraient jamais vraiment dû se rencontrer constitue la base de We're the Millers (Les Miller une famille en herbe, quel titre couillon). Il s'agira ensuite à ce groupe de se battre contre un abruti fini, Dans Dodgeball, le groupe de Vince Vaughn affrontait le machisme de Ben Stiller. C'est donc la famille Miller qui doit se créer de toutes pièces.

A Denver, dans le Colorado, l'affaire de David (Jason Sudeikis) est florissante. En quelques minutes, on découvre son business de vendeur d'herbe d'une organisation redoutable. David reçoit un SMS de son client, il prépare la dose, se rend au rendez-vous et son coffre caché dans sa table basse est toujours rempli. David vit une vie simple sans souci d'argent, jusqu'au jour où tout part en couilles et qu'il se fait tout voler, cannabis et pognon.

Son fournisseur, le dingo Brad Gurdlinger (Ed Helms) le reçoit chez lui. Comme Ben Stiller dans sa salle de gym moderne et aux allures martiales, le home sweet home de Brad est d'une mégalomanie délirante. Il a construit un immense aquarium où nage une orque. Le type est d'une vulgarité sans nom, il humilie David, il est l'archétype de l'homme d'affaires sans foi ni loi, l'ultra libéral qui va proposer un marché de dupes à David.

Il faut bien que le film commence et que la famille se constitue (peu importe comment notre vendeur de joints trouve l'idée d'une fausse famille). David change non seulement son nom de famille, il devient un Miller mais aussi troque sa tenue de loser (cheveux gras en bataille, sweat, vieux jean') pour celle plus passe-partout de petit cadre moyen sans histoire (raie au milieu, polo et pantalon marron). Le voilà un type conformiste.

Les voilà partis dans un spacieux camping-car. La mère Rose (Jennifer Aniston), strip-teaseuse lassée de son patron, la fille Casey (Emma Roberts), une fille à papa qui a fui la maison familiale, une ado arrogante et méprisante et le fils Kenny (Will Poulter), un voisin de David, un ado pas futé et qui dans un teen-movie aurait été un NERD. Les voilà tous les 4 embarqués, après un passage au stand costumes (saut Kenny) pour le Mexique.

Le road-movie aller- retour de Denver au Mexique pour chercher des tonnes de shit est parsemé de rencontres. We're the Millers est surtout un film où nos quatre tocards sont confrontés à des situations qu'ils ne soupçonnaient pas, tel ce flic mexicain (Luis Guzman) qui réclame un pot de vin. Chaque fois, David et les autres doivent trouver une solution, si possible très scabreuse (ici satisfaire sexuellement le flic qui préfère les hommes, David force Kenny à faire ça).

Le gros du comique tient à la participation d'une deuxième famille, les Fitzgerald, Don (Nick Hofferman) et Edie (Kathryn Hahn) et leur fille Melissa (Molly Quinn). C'est d'abord une opposition de classe sociale, pour le dire vite les Fitzgerald seraient des coincés, des conservateurs quand les Miller seraient plus émancipés (la fameuse scène de baiser familial), plus progressistes. Mais ces deux bouts d'Amérique vont faire le chemin ensemble.


Ceux qui ont vu Parks & recreations et des épisodes du Saturday Night Live, savent que ces comédiens sont les champions de l'improvisation. Le récit global n'a en lui-même pas franchement d'importance. Ce qui plaît dans We're the Millers, l'un des meilleurs films comiques de la décennie, est justement cet attachement aux répliques qui forment le bon gag (tendance salace, parfois scabreuse) dans une situation initiale et pour cela la forme du road-movie est idéale.




















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