Le
Monde est à toi (Romain Gavras, 2018)
Avec
ce titre qui fait appel aux Scarface, Romain Gavras place la
barre très haute mais le film m'a fait pensé à cette pseudo
Nouvelle vague de jeunes cinéastes français (Gilles Mimouni, Jan
Kounen, Graham Guitt, Didier Le Pêcheur) apparus au milieu des
années 1990 et qui entendaient renverser la vapeur du cinéma
français. Las, malgré le soutien infaillible du magazine Studio,
Le film commence avec deux bonnes idées, travaillant sur le son,
Poutine et les deux Mohamed attendent en silence le passage d'un RER
bruyant pour attaquer l'alarme, Vincent Cassel bafouille ses
dialogues absurdes. Et au bout de cinq minutes, il n'y a plus une
seconde de cinéma. Le rythme est indolent avec un scénario
consistant à faire des retournements de situation tous les quarts
d'heure sur le mode « tel est pris qui croyait prendre ».
Isabelle Adjani est très drôle en mère indigne.
Mission
impossible fallout (Christopher McQuarrie, 2018)
Au
beau milieu du film, un agence quelconque décide de faire atterrir
un hélicoptère transportant le plus dangereux criminel du monde sur
le toit du ministère des finances à Bercy pour ensuite l'emmener
dans un autre. Evidemment au beau milieu de la journée quand la
circulation est dense (et oui, c'est Paris). Bien entendu, le plus
dangereux criminel au monde va parvenir à s'échapper car il a
encore des hommes qui le soutiennent. On se demande bien pourquoi il
a débarqué là au lieu d'un endroit moins risqué. Cela s'appelle
un « Jump the shark » quand le scénario fait n'importe
quoi pour faire de l'action. Ça fait maintenant 22 ans que Tom
Cruise endosse le personnage d'Ethan Hunt mais on dirait qu'il n'a
acquis aucune expérience en 6 films. Mais surtout, le film est
totalement à la ramasse en comparaison des autres films d'espionnage
de ses dix dernières années. A vrai dire, Tom Cruise se retrouve
dans la même situation que Bruce Willis avec ses derniers Die
hard, on a envie de lui : « arrête, pas à autre
chose ».
Ultra
rêve (Caroline Poggi & Jonathan Vinel, Yann Gonzalez, Bertrand
Mandico, 2018)
J'avais
déjà évoqué Ultra pulpe lors de son passage à la télévision. Je suis allé
revoir, au cinéma cette fois, avec les deux autres films de cette
ensemble de courts-métrages. La première chose que je puisse dire
est que je suis ravi de voir des films aussi étranges en salle
(hélas peu de monde dans la salle). After school knight fight,
le premier, est le plus abordable, le plus simple, quatre jeunes gens
qui se retrouvent à l'orée d'une forêt. Ils savent qu'ils ne vont
sans doute plus jamais revoir la fille qui a décidé de partir faire
ses études à Paris. Le film exprime la rétention du désir dans un
calme déroutant. Les Îles, le deuxième film, vaut
l'interdiction aux moins de 16 ans du programme, pour quelques scènes
de nudité, dans un délice de couleurs échappées d'un film de la
fin des années 1970. Un monstre au visage défiguré, un couple au
bord d'une sculpture monumentale et callipyge, des garçons qui se
masturbent dans un parc la nuit, Yann Gonzalez continue son
exploration d'une sexualité libre et marginale dans une construction
rigoureuse en trois chapitres où chaque geste, regard et baiser
trouve un écho d'un chapitre à l'autre.
Mamma
mia Here we go again (Ol Parker, 2018)
En
tant que fan de Mamma mia (et j'ai même convaincu, il y a 10 ans, deux de mes amis
les plus cinéphiles d'aller voir le voir, ils m'en veulent encore),
je ne pouvais pas ne pas aller voir cette suite qui prend la forme
d'un « 10 ans plus tard » et d'un flashback sur les
relations des trois papas avec la maman. Ce qu'il faut d'abord dire
est que les chansons qui sont interprétées dans le film sont les
moins connues de Abba, en tout cas je ne les ai jamais entendues
(sauf Waterloo et encore une fois Dancing Queen), bref c'est les
soldes. Ensuite, Meryl Streep ne joue pas dans cette suite,
sordidement, son personnage est annoncé comme décédé par sa
fille. Enfin pour être juste, Meryl Streep vient faire un coucou en
fin de récit, tel un fantôme qui vient surveiller sa fille. Enfin,
tout ce qui pouvait m'attirer dans Mamma mia est absent dans
Here we go again, c'est à dire l'esprit camp, queer,
pansexuel, l'atmosphère franchement vulgaire, tout ça a disparu.
Pas un seul bout de peau est découvert, aucune sensualité, encore
moins de sexualité, même Colin Firth n'est plus gay et rien dans
son flashback ne laisse penser qu'il l'est. C'est dire qu'en 10 ans
la pudibonderie a gagné du terrain à Hollywood. SAD !
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