Le
chapeau haut de forme ou le chapeau melon, le riche oisif ou le
vagabond, deux Charlot entrent en scène dans Charlot et le masque
de fer, titre français un peu stupide de The Idle class,
la classe oisive. Les gens fortunés débarquent du train avec leurs
beaux habits et leurs clubs de golfs reluisants, les larbins
apportent un petit marche pied, ils regardent le nez bien en l'air,
humant le bon air frais et filent vers leurs loisirs. Charlot, le
vagabond, est également dans ce train de rupins mais pas dans un
wagon. Il sort d'un coffre accroché sous les compartiments, voyageur
clandestin. Son pantalon est plus rapiécé que jamais et ses clubs
de golf bien usés.
Sur
le terrain de golf, le vagabond est trop pauvre pour avoir sa propre
balle, alors il décide d'aller jouer avec celles des rupins, ceux
que l'on de voir descendre du train. Il se déplace sur le green et
prend son club et tire, la colère des rupins spoliés ne fait que
commencer, des coups de pied au cul sont données, des bagarres se
créent mais Charlot ne prendra jamais un coup, trop malin pour
passer entre les coups l'air innocent, esquivant les joueurs en
colère. Mais c'est Edna (Purviance) qu'il se met à remarquer et à
suivre finalement jusqu'à sa somptueuse demeure. Il s'avère que le
mari d'Edna est le Chaplin portant un chapeau haut de forme.
L'époux
est un alcoolique invétéré qui avait oublié d'aller chercher Edna
à la gare, elle lui veut et lui demande de venir au bal de l'hôtel.
Le mari est très tête en l'air, il a oublié de mettre un pantalon
(ah la pudibonderie des Américains), se promenant en caleçon dans
le hall, accroupi tout en faisant semblant de lire son journal (l'un
des meilleurs gags du film). Autre excellent gag sur un mode pile et
face, le Charlot haut de forme lit une lettre de sa femme qui menace
de le quitter s'il n'arrête pas de boire. De dos, il sanglote puis
se retourne et on comprend qu'il ne sanglotait pas mais se préparait
un cocktail en secouant un blender.
Pour
ce bal, le mari revêt une armure (d'où le titre du film) mais
personne ne le reconnaît. Ainsi quand le vagabond déboule au bal,
tout le monde le prend pour le riche mari d'Edna, y compris son père
lui qui s'était fait piqué sa balle de golf dans la première
partie du film, sans jamais voir le visage de cet homme qu'il va
prendre pour son gendre, là est la précision de la mise en scène
de Charles Chaplin. C'était toujours un autre joueur qui se
ramassait les poings de ce père dans la figure, sous le regard du
vagabond qui s'enfuyait sans jamais demander son compte trop ravi de
n'avoir pas été pris sur le fait.
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