Au
milieu de toutes les reprises, rétrospectives et inédits sortis cet
été, voici La Belle film lituanien de 1969, tourné en noir
et blanc et en scope et qui dure 69 minutes. C'est le troisième film
lituanien sorti cette année après Frost de Sharunas Bartas
et Miracle de Egle Vertelyte. La Belle tourne autour de
la petite Inga, une enfant qui vit avec sa maman, probablement
célibataire. Le cadre n'est pas très joyeux, elles vivent dans un
immeuble typique du style soviétique, des murs en moellons dont la
dureté est accentuée par le noir et blanc.
C'est
l'été, les enfants jouent à un petit jeu, une ronde où Inga se
voit recevoir de nombreux compliments par ses jeunes voisins. Et Inga
danse au milieu d'eux. La vie quotidienne consiste à des moments
d'attente, des petits services que la fillette rend à sa maman
(aller chercher un pot de lait et mettre des plombes pour faire la
course pour finalement briser le pot dans l'escalier jusque devant
chez elle). La vie d'Inga est réglée comme du papier à musique,
comme cette chanson qui ne cesse de revenir. Jusqu'à l'arrivée de
nouveaux voisins et d'un nouvel enfant.
Mais
le garçon refuse d'entrer dans la ronde d'Inga qui va finir par
changer de trajectoire pour comprendre ce refus. Elle va rencontrer
un vieux monsieur qui radote, elle croise un chien sur un berge qui
attend son maître noyé depuis deux mois, elle se fait surprendre
par la pluie torrentielle. Son petite sourire, ses gentilles
grimaces, ses pas de danse, elle va les abandonner comme si ce jeune
voisin la forçait à abandonner son insouciance de gamine. La
Belle a des allures de film de la Nouvelle Vague, celle des pays
de l'est, contestataire l'air de rien, critique de la vie sans
liberté.
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