samedi 25 août 2018

La Belle (Arūnas Žebriūnas, 1969)


Au milieu de toutes les reprises, rétrospectives et inédits sortis cet été, voici La Belle film lituanien de 1969, tourné en noir et blanc et en scope et qui dure 69 minutes. C'est le troisième film lituanien sorti cette année après Frost de Sharunas Bartas et Miracle  de Egle Vertelyte. La Belle tourne autour de la petite Inga, une enfant qui vit avec sa maman, probablement célibataire. Le cadre n'est pas très joyeux, elles vivent dans un immeuble typique du style soviétique, des murs en moellons dont la dureté est accentuée par le noir et blanc.

C'est l'été, les enfants jouent à un petit jeu, une ronde où Inga se voit recevoir de nombreux compliments par ses jeunes voisins. Et Inga danse au milieu d'eux. La vie quotidienne consiste à des moments d'attente, des petits services que la fillette rend à sa maman (aller chercher un pot de lait et mettre des plombes pour faire la course pour finalement briser le pot dans l'escalier jusque devant chez elle). La vie d'Inga est réglée comme du papier à musique, comme cette chanson qui ne cesse de revenir. Jusqu'à l'arrivée de nouveaux voisins et d'un nouvel enfant.

Mais le garçon refuse d'entrer dans la ronde d'Inga qui va finir par changer de trajectoire pour comprendre ce refus. Elle va rencontrer un vieux monsieur qui radote, elle croise un chien sur un berge qui attend son maître noyé depuis deux mois, elle se fait surprendre par la pluie torrentielle. Son petite sourire, ses gentilles grimaces, ses pas de danse, elle va les abandonner comme si ce jeune voisin la forçait à abandonner son insouciance de gamine. La Belle a des allures de film de la Nouvelle Vague, celle des pays de l'est, contestataire l'air de rien, critique de la vie sans liberté.

Aucun commentaire: