lundi 5 septembre 2016

Tarzan et sa compagne (Cedric Gibbons, 1934)

Les scènes les plus intéressantes et cocasses de Tarzan et sa compagne sont, je crois, celles qui décrivent la vie quotidienne de Jane (Maureen O'Sullivan) et Tarzan (Johnny Weissmuller). Ils habitent maintenant ensemble depuis un an, dans une cabane en haut des arbres pour éviter tous les animaux sauvages de la jungle. Tarzan est celui qui se lève le premier, dès potron-minet, pour aller cueillir des fruits pour le petit déjeuner. Puis, les bras chargés, il vient réveiller son amoureuse (il faut rappeler qu'ils ne sont pas mariés, qu'ils vivent en concubinage, scandale!), en soufflant tout doucement sur son visage.

Jane a appris de nombreux mots à Tarzan. Les premiers qu'il lui offre à son réveil sont « Good morning, I love you ». Ce sont essentiellement des phrases courtes qu'il connaît, des mots de politesse, des salutations et des phrases de tendresse. Ses dialogues restent limités, Tarzan s'exprime avec le regard et par gestes. Jane a désormais son propre cri, plus court et plus aigu que celui de Tarzan, mais dans la même mélodie. Elle l'utilise souvent en cas de danger (et ils sont nombreux dans le film). C'est donc d'un échange culturel qu'il s'agit. Jane a tout à fait adopté les coutumes locales et Tarzan s'initie à celles d'Angleterre. Et Cheeta est leur animal de compagnie.

Puis, c'est l'heure du bain. Tarzan se déplace de liane en liane, saute de branches en branches et Jane le suit, maladroitement, comme une apprentie. Arrivée en bas d'un arbre, elle saute dans les bras de son homme. Pour corser l'érotisme de l'actrice, les scénaristes inventent un stratagème pour la filmer nue sous l'eau. Sa robe reste accrochée à une branche. La séquence aquatique est longue, Jane et Tarzan se frôlent, se touchent, s'embrassent, se caressent, se regardent (les ligues de vertu crièrent au scandale) avant qu'un crocodile géant ne vienne perturber cet élégant et sensuel ballet romantique. Tarzan n'a rien perdu de sa force et tranche la gorge du dangereux reptile.

Cette robe offerte par Harry Holt (Neil Hamilton), que l'on connaît depuis Tarzan l'homme singe est un cadeau censé rappeler la prude Angleterre à Jane mais un vêtement fort peu adéquat pour la jungle. Tarzan a toujours son slip en peau sur lui (et rien d'autre) auquel un poignard est accroché. Toujours dans cet idée de l'échange, Jane s'est coud elle-même un pagne échancré qui laisse apparaître ses cuisses. Sensualité et scandale encore. Et comble de l'ironie, quand elle essaie à nouveau une tenue occidentale, elle manque de se faire tuer par un rhinocéros parce que ses chaussures et sa robe se sont accrochés à une racine.

Jane a adopté l'Afrique et doit faire face, comme dans le précédent film, à un épouvantable colon raciste et pilleur d'ivoire (incarné par Paul Cavanagh). L'homme fait fouetter les porteurs, en tue un qui voulait s'enfuir devant la montagne sacrée, tire sur l'éléphant de Tarzan, et horreur suprême, tire sur Tarzan pour faire croire qu'il est mort et convoite Jane. On le voit les méthodes de cet homme sont bien pires que les amusements érotiques. Il va sans dire que son châtiment sera à la hauteur de son crime, il se fera dévorer par un lion, le roi des animaux, juste peine pour s'être attaquer au roi de la jungle.



















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