mercredi 21 septembre 2016

Cézanne + Une visite au Louvre (Danièle Huillet & Jean-Marie Straub, 1989 - 2003)

Tout le monde va causer de Cézanne et moi, pour sans doute en dire à peu près la même chose, pour ma part j'ai revu le court-métrage (48 minutes) des Straub filmé en 1989. Cézanne est le premier film que Danièle Huillet et Jean-Marie Straub consacre à Paul Cézanne à travers les textes que Joaquim Gasquet. En 2003, ils feront Une visite au Louvre. Dans Cézanne, c'est la méthode du peintre qui intéresse les cinéastes. Avec la voix de Danièle Huillet, reconnaissable comme c'est permis dans cet accent un peu appuyé qui semble venir d'une Titi parisienne, les textes entre Cézanne et Gasquet sont donnés à haute voix (Straub lui répond parfois).

Cet art de Cézanne rejoint celui des Straub, il s'agit de savoir ce que l'on doit mettre sur une toile, un carré blanc, ou sur un écran de cinéma, un autre carré blanc (les Straub filment toujours en 1:33). A l'image, en plan fixe, une photo du peintre. Puis, tandis que le texte se fait entendre, un portrait d'une vieille femme rappelle la description d'une servante dans Madame Bovary. Les Straub lancent un extrait de l'adaptation par Jean Renoir, la séquence de la foire aux comices où Madame Bovary est présentée à Rodolphe. Plus tard, c'est un autre extrait mais d'un propre film des Straub, La Mort d'Empédocle où il est évoqué la lumière du soleil.

Dans Cézanne, une dizaine de toiles du peintre sont filmées, peintures éparpillées dans plusieurs musées. Dans Une visite au Louvre (43 minutes), Gasquet continue de dialoguer avec Cézanne (cette fois la voix contant la prose est celle de Julie Koltaï). Au Louvre, on ne voit que des toiles de grands maîtres, comme on dit, mais toutes ne se valent pas. Cette fois, il s'agit de confronter la peinture académique qui confine au procédé à celle moderne qui annonçait, selon Gasquet, les œuvres de Cézanne. Le meilleur, c'est Courbet qui est le « peintre du peuple ». Les deux court-métrages vus l'un après l'autre durent moins longtemps que le film de Danièle Thompson.



























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