samedi 12 septembre 2020

Meurtre au soleil (Guy Hamilton, 1981)

Sans la présence électrique de Diana Rigg, Chapeau melon et bottes de cuir aurait été plus terne. Son duo avec Patrick McNee a duré de 1965 à 1967, quelques épisodes en noir et blanc puis en couleurs. John Steed et Emma Peel étaient engagés dans on ne sait quelle agence secrète (« Mrs. Peel we're needed ») dans des aventures qui plongeaient dans le fantastique allant parfois dans la science-fiction comme dans l'horrifique. En français (j'aime beaucoup le doublage français), Steed prononçait pèle, en anglais pile.

L'humour entre eux était basé sur l'ironie. Diana Rigg arborait toujours un sourire rehaussé par ses pommettes. Elle portaient des robes ou des tenues sportives. Steed conduisait une vieille voiture (une Bentley décapotable), elle une Lotus. La série naviguait dans l'abstraction, dans les rues de Londres reconstitué parfois en décor, jamais personne dans les rues. Puis les longues scènes de voiture (parfois des courses poursuite) étaient toujours dans la campagne anglaise, bien commode pour foncer à toute vitesse.

La série ô combien baroque commençait par un générique rythmé accompagné par la musique géniale de Laurie Johnson, un succédané pop et moderne de celle des James Bond. Et puis la coupe finale de champagne. Chaque épisode se terminait de cette façon, souvent dans l'appartement d'Emma Peel (la porte pouvait s'ouvrir grâce à un bouton), une bouteille de champagne attendait les deux personnages qui célébraient leur réussite en trinquant tout sourire. Elle a tourné 51 épisodes de la série.

Diana Rigg quitte la série, laissant sa place à Tara King – les épisodes étaient encore plus tordus – pour tourner dans le premier James Bond post Sean Connery. Dans Au service secret de Sa Majesté, elle incarne non pas un James Bond girl comme lu partout, mais l'épouse de James Bond que jouait George Lazenby. Telly Savalas est le méchant le plus iconique et copié, avec son chat sur les genoux. C'est l'unique fois où James Bond se marie mais elle meurt assassinée. Le cinéma n'a pas été très heureux avec Diana Rigg.

Assassinée, elle l'est aussi dans Meurtre au soleil. Peter Ustinov est Hercule Poirot, le détective belge est en vacances dans un hôtel au bord de la mer dans un coin perdu vers l'Albanie. Maggie Smith est tenancière de cet hôtel de luxe où quelques célébrités viennent passer une semaine de vacances au soleil. Parmi elles, une vieille connaissance, Arlena qu'incarne Diana Rigg. Elles s'étaient connues dans un cabaret, seule Arlena a réussi.

Les deux femmes ne peuvent pas se sentir, mais elles font comme si elles étaient amies, cela prend corps lors de la scène de « cabaret », Diana Rigg, en robe de soirée, doit chanter mais elle est interrompu par Maggie Smith qui tente de lui voler la vedette. Querelle de regards assassins en hors d’œuvre. Diana Rigg joue une peste, une actrice capricieuse, une femme égoïste et bien évidemment tous les clients de l'hôtel ont une bonne raison de la tuer.


Le film fait durer le plaisir pour montrer toute ces aversions à son égard avec quelques vedettes de l'époque ou vieilles stars, James Mason, Roddy McDowall, Sylvia Miles, Jane Birkin entre autres. C'est toujours délicieux ces vieux films d'Agatha Christie puisqu'au sein du film, c'est un concours de cabot, chacun se plaît à voler la vedette et même si Diana Rigg ne reste pas même une heure dans le film avant de mourir, elle est la meilleure dans cette partition.
























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