mardi 29 septembre 2020

L'Inspecteur Harry est la dernière cible (Buddy Van Horn, 1989)

Je vais aller un peu plus vite avec L'Inspecteur Harry est la dernière cible parce que le film est vraiment moins bien que les quatre autres. Et de loin. Dans L'Inspecteur ne renonce pas, le maire de San Francisco cherchait à se faire de la publicité avec la presse. Il devait redorer son blouson et Harry Callahan (Clint Eastwood) refusait, en grommelant, de se prêter au jeu. La presse a toujours été présente dans les Dirty Harry pour couvrir les procès des accusés mais là elle est omniprésente et pas pour faire la promotion de la police.

La première cible de Callahan est la télé qui débarque dès qu'un crime sanglant a eu lieu. Plus c'est sale, gore et dégueulasse, plus ça fait d'audience. Là, Clint Eastwood est totalement en phase avec la critique de la télé des années Reagan peu regardante sur l'éthique. Callahan, dinosaure selon à peu près tous les autres personnages, déteste ces méthodes surtout quand les reporters viennent mettre leur micro et caméra sur le visage de la veuve éplorée qui n'en demande pas tant. Le film choisit Samantha Walker (Patricia Clarkson) pour illustrer ce vautour.

Elle dira elle-même, Samantha était un Miss dans son patelin, c'est comme ça qu'elle a atterri à la télé. Callahan n'est pas tendre avec elle alors son chef décide de la lui flanquer dans les pattes. Évidemment au début, ça coince pas mal. Samantha n'est intéressé que par le scoop, que parce qui pourrait faire la « Une ». Evidemment, Callahan la sauve quand elle se met dans le pétrin, porte la caméra pour sauver un suicidaire. Evidemment elle deviendra sa meilleure alliée quand elle comprendra que ce qu'elle fait peut faire de la peine aux familles des victimes.

L'autre cible du film est le cinéma d'horreur de série B. Dans le rôle du cinéaste raté qui fait des navets horrifiques, Liam Neeson. Il s'appelle Peter Swan, mauvais cygne. Dans le rôle de l'acteur minable, succédané de la vedette qui vend son âme au diable, Jim Carrey (encore crédité James Carrey). La vedette meurt d'une overdose, Mais il a été empoisonné. C'est le premier d'une longue liste d'assassinats. S'en suit une longue enquête pas folichonne sur un gros fan du réalisateur qui reproduit les meurtres des films.

Il va s'en dire que ce cinéaste menteur, incompétent et prétentieux est tout ce que déteste Clint Eastwood. Je me demande si un journaliste cinéma lui a demandé un jour s'il visait un de ses confrères (mettons Brian De Palma, la séquence du tournage de film ressemble vaguement à Body double). Mais comme tout est fait grossièrement, la critique de la télé comme celle de ce cinéma, ça manque la cible. Ah oui, Callahan a un nouveau partenaire, Quan (Evan C. Kim) qui nous agrémente un improbable combat d'arts martiaux. Il était temps que Harry prenne sa retraite.

























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