mardi 17 décembre 2019

Le Retour du Chinois (James Glickenhaus, 1985)

Avez-vous déjà entendu Danny Aiello parler chinois ? Jusqu'à présent, je le connaissais en voleur chantant en compagnie de Bruce Willis dans Hudson Hawk, l'un de mes films préférés et quand j'ai appris samedi la mort de Danny Aiello, j'ai pensé à ce film produit par Joel Silver, bide à sa sortie – je l'avais vu au cinéma quand j'étais tous jeune – mais devenu un film culte (réputation pas usurpée). Certes, il a joué dans l'impressionnant Do the right thing de Spike Lee (jamais revu depuis sa sortie en salle, j'étais encore plus jeune).

Quatre ans avant, Danny Aiello partageait l'affiche d'un film avec Jackie Chan, ce dernier avait tenté de faire carrière aux USA, avec peu de succès et Le Retour du Chinois n'est absolument pas la suite du Chinois de Robert Clouse. Ce qui est singulier c'est que le DVD édité par Metropolitan Filmexport en 2007 propose deux versions du Retour du Chinois. Chaque pays avait sa version et sa langue et pour celle de Hong Kong, tous les acteurs parlent cantonais, y compris Danny Aiello, y compris pour les premières scènes à New-York.

Certes il faut se farder les deux versions de ce polar mal fichu, mal joué (sauf par Danny Aiello et Roy Chiao le super méchant Monsieur Ko, milliardaire mécène de l'orphelinat le jour, trafiquant de drogue la nuit, on voit vite le niveau du scénario) car si Danny Aiello est de toutes les séquences avec Jackie Chan dans la version US, il disparaît un bon moment dans la version Hong Kong et ce sont d'autres personnages qui interviennent. C'est assez étonnant, je connais peu d'autres films où tant de choses sont modifiées.

Un exemple tout simple : Billy Wong (Jackie Chan) et Danny Garoni (Danny Aiello) ont quitté New York pour enquêter sur l'enlèvement d'une jeune femme. Ils partent à Hong Kong et ils pensent pouvoir trouver des renseignements dans un sauna. Dans la version US, une masseuse se met entièrement nue mais elle disparaît dans la version Hong Kong. Idem à la fin dans l'usine où Ko fabrique sa drogue, cinq femmes travaillent totalement nue aux USA mais elles ne sont pas dans la version HK, remplacées par des femmes en blouse blanche.

Il s'agissait en 1985 de ménager les susceptibilités des fans de Jackie Chan et de la bonne morale de Hong Kong (où la nudité est interdite sauf dans les films Catégorie III – interdits aux moins de 18 ans – ce que ne pouvait pas se permettre la star chez lui. Aux Etats-Unis et partout ailleurs où ce chef d’œuvre qu'est Le Retour de Hong Kong, j'imagine que la publicité autour du film devait justement vanter cette nudité. Quelle aubaine : un film d'action avec en plus des femmes à poil ! Les jeunes spectateurs devaient être bien contents, tiens !


On peut difficilement se contenter du scénario typique des années 1980. Exemple parfait : Jackie Chan est applaudi par ses collègues parce qu'il a abattu l'assassin de son premier co-équipier mais sa hiérarchie l'a saqué. Dans combien de film s d'action, dans combien de séries a-t-on vu cette idéologie de la vengeance rapide, plus efficace et moins coûteuse qu'un procès. Cela dit, le duo fonctionne sur l'humour, Danny Aiello a le génie de débiter ses dialogues sarcastiques avec un petit sourire narquois. C'était son trait de génie.


























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