mardi 10 décembre 2019

Charlot et Mabel aux courses (Charles Chaplin, 1914)

Comme toujours dans ces quelques films tournés pour Keystone qui prennent pour décor les courses automobiles, ce qui est le plus intéressant c'est quand Charlie Chaplin se confronte au public avec méchanceté. Cela ne faisait finalement que six mois qu'il faisait du cinéma, encore pas mal de monde ne devait pas le reconnaître quand il venait dans des lieux publics pour provoquer les spectateurs qui assistaient au spectacle en toute quiétude sans se douter qu'ils seraient dérangés par cet hurluberlu.

Ainsi au milieu de Charlot et Mabel aux courses, comme il le faisait dans son deuxième film Kid auto races at Venice, Charlot se met devant le public, séparé par un grillage. De dos, il les taquine avec sa canne. Ceux qui sont touchés par la canne réagissent vivement, passent leur main au dessus du grillage pour répondre par les coups de poing aux coups de canne de Charlot. Pendant une minute, en plan séquence, ils se disputent avant que les spectateurs ne comprennent qu'il est là dans un but comique quand ses coups se retournent contre lui.


C'est toujours fascinant pour moi de voir la part documentaire dans les courts-métrages de Chaplin et surtout comment il élabore ses gags pour qu'à partir d'une matière impure (la violence du splastick, les coups du burlesque) se forme un gag drôle. Car le reste du film est convenu. Mabel Normand et Chester Clonkin sont en couple et il regarde les femmes assises sur les gradins. Chaplin et Mack Swain sont sans le sou et resquillent avant d'être surpris par un policier. Le film est très paresseux et les gags étirés jusqu'à plus soif.











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