mardi 17 décembre 2019

Le Chinois (Robert Clouse, 1980)

Pour son premier film américain, Jackie Chan tourne avec Robert Clouse, l’homme qui fit Opération Dragon avec Bruce Lee, le meilleur film de l'acteur. Raymond Chow, le grand patron de la Golden Harvest, voulait lancer Jackie Chan à Hollywood et Robert Clouse a dû lui paraître le mieux préparé pour faire de Jackie Chan le nouveau Bruce Lee. Car il faut le rappeler, Jackie Chan malgré une bonne trentaine de films à son actif n'était pas encore connu aux USA en 1980.

Son personnage Jerry Kwan est un gentil garçon. Il a une jolie fiancée, Nancy (Kristine DeBell) et ils sont amoureux. Monsieur Kwan, le papa de Jerry, tient un petit restaurant mais dans le Chicago des années 1930, la mafia italienne est aussi puissante et néfaste que les triades chinoises. Des mafiosi veulent s’emparer du restaurant. Jerry balance quelques trempes aux méchants, mais son père ne veut pas qu’il se batte. Pourtant, ils les méritaient ces baffes ces voleurs de restaurant.

Jerry a aussi un oncle, Herbert Kwan (Mako, l'acteur est Japonais mais à Hollywood ça n'a pas d'importance) chiropracteur de profession qui le soutient dans son entraînement de kung-fu. Mais pour gagner de l’argent, le jeune homme préfère faire des courses de patins à roulettes avec Nancy et un autre de ses potes. Mais les mafieux vont lui mettre des bâtons dans les roues, d’autant qu’ils sont assez racistes. Ils vont enlever la fiancée du frère de Jerry et Jerry va tout faire pour la sauver.

Chantage, manipulations, menaces. Le Chinois déploie l'habituel scénario du film de villains gangsters qui ennuient les honnêtes travailleurs. Le Chinois prend des éléments narratifs à La Fureur du dragon que Bruce Lee avait tourné en Italie (un film franchement médiocre). On se souvient de la bataille finale au Colisée que Tsui Hark reproduira avec Jean-Claude Van Damme dans Double team (il se battait contre Mickey Rourke et Dennis Rodman, un moment d'anthologie du kitsch et de nanar).

Par chance, le scénario du Chinois reste cohérent et la mise en scène est bonne. Il est assez plaisant de retrouver la lumière si particulière des films américains de série B de la fin des années 1970. Une lumière blanche, frontale qui neutralise les couleurs et la profondeur de champ. Et puis surtout, il y a la brillante musique de Lalo Shiffrin. Une bande originale très jazzy avec une contrebasse qui emporte la partition. Le compositeur avait déjà beaucoup apporté à Opération Dragon.


Les moments de comédie sont soignés, car finalement c'est la première marque de fabrique des films de Jackie Chan, gagner le public par le rire. Les scènes de combat filmées en plan séquence à deux caméras, puis montées en champ contrechamp, donnent de l'élan aux chorégraphies. Mais ça n'a pas suffi pour faire venir des spectateurs dans les salles, ça n'a pas permis à Jackie Chan (son anglais est ravagé par son accent cantonais), dont l'accent anglais est de faire carrière à Hollywood.





















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