samedi 23 novembre 2019

Les Bronzés font du ski (Patrice Leconte, 1979)

Je n'ai vraiment jamais su comment Jean-Claude Dusse s'écrivait, en tout cas son nom de famille. 40 ans que Les Bronzés font du ski est sorti dans les salles de cinéma, j'ai vu le film un bon paquet de fois (je le trouve largement meilleur que Les Bronzés tout court) mais avant que n'existe le site imdb, je croyais que ça s'écrivait Duss. Cela n'a absolument aucune importance mais je le signale parce que ce pauvre Jean-Claude harnaché avec ses skis et bâtons débarque à la gare pour aller à la neige. Michel Blanc ouvre la suite mais se trompe de gare, il est à Saint-Lazare et devait être à la gare de Lyon.

Nathalie (Josiane Balasko) et Bernard (Gérard Jugnot) eux ne se trompent jamais. Ils ont loué un appartement en co-propriété à la montagne. Ils ont un goût sûr et mettent rapidement sur le mur de ce studio blanc dans un immeuble sans personnalité une croûte non sans avoir engueuler le couple qui n'avait pas encore dégagé. Ils auraient pu arriver à minuit et une minute. Ils jettent le jeu de scrabble, parce qu'ils sont honnêtes Nathalie et Bernard. Contrairement à Jean-Claude, ils ne sont pas encore équipés pour faire du ski, alors ils vont au magasin faire des emplettes. Ils sont accueillis par Popeye (Thierry Lhermitte) devenu larbin de sa femme.

Le beau temps de Popeye semble passé. Oh, certes, il continue de niquer toutes les femmes qu'il croise, mais il s'est fait prendre par sa femme qui l'a viré de chez lui. Plus tard dans le film, il se fera pas mettre le poing dans la gueule par un époux cocu, Monsieur Camus (Roland Giraud). Il n'aura jamais la possibilité de peser ses conquêtes comme dans Les Bronzés. Plus pathétique que jamais, il fait croire à Bernard et Nathalie que son ex et son nouveau mec, présenté comme « le cousin » (Guy Laporte), sont en train de plaisanter, il leur sort régulièrement un peu convaincant « je t'expliquerai » gêné et gênant.

Autre boutique, la crêperie de Gigi (Marie-Anne Chazel) qui sert les clients avec son caniche abricot dans les bras. Elle est pas commode la Gigi comme le montre le premier sketch du film, l'un des meilleurs, celui de la « crêpe au suc' » demandé par Gilbert (Bruno Moynot), personnage très secondaire, présentateur météo de profession, qui reviendra régulièrement dans le film pour se faire humilier par les autres. Gigi vit là à demeure et est en couple avec Jérôme (Christian Clavier) médecin généraliste qui prépare une compétition de ski slalom (le fameux « t'es mauvais, t'es mauvais » sorti par Gigi quand il n'arrive que dans les 40èmes).

Pour en finir avec tout le monde, Christiane l'esthéticienne (Dominique Lavanant) vient passer les vacances de neige avec son nouvel amoureux Marius (Maurice Chevit), bien plus âgé que lui, « le monsieur avec la toque sur la tête » remarque Gigi, « oui, mais je vous demande d'être discrets » car Marius est marié. C'est Marius, vendeur de toupets, qui met du fil dentaire dans la fondue (« je trouve ça complètement con »), voulant faire une belle blague ringarde, il offre un calembour minable où Christiane rigole comme une gamine. C'est dans ce repas, au milieu du film, qu'on apprend que la troupe va faire une balade en hélicoptère.

Jusque là le film se contentait de sympathiques gags sur la montagne essentiellement autour de Jean-Claude Dusse et de son attente perpétuelle d'une fille dans sa chambre double, de son espoir que l'employée de l'hôtel vienne le rejoindre, de son court de ski avec un moniteur qui lui apprend l'art du planter de bâton et de sa longue soirée sur la remonte-ski où il chante une variation de Etoile des neiges. Michel Blanc a les meilleurs gags, tous connus et admirés avant que le film parte en haute montagne dans sa deuxième partie avec tout le monde sauf Christiane et Marius. C'est Popeye qui fait figure de guide de ski hors piste.


La belle nature blanche est vite polluée par leur repas, les Italiens qui baisent comme des bêtes et le meilleur de tous les gags du film, celui qui arrive à la fin, le repas chez les paysans de montagne. Ils retrouvent Gigi, Jean-Claude et Nathalie, puis Gilbert. Ils étaient perdus, ils avaient faim. On leur sert une pétafine composée des croûtes de fromage de l'année écoulée où vivent des vers. Puis c'est la liqueur d’échalotes au crapaud. C'est une merveille de chutes des personnages, de visages atrophiés par les grimaces et cris de douleur devant cette boisson. Le meilleur film de l'équipe du Splendid, le meilleur film de Patrice Leconte.



























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