lundi 25 novembre 2019

La Danse du lion (Jackie Chan, 1980)

Le décor du deuxième film que réalise Jackie Chan est une école de kung-fu, le terrain est connu, balisé même. Il incarne un jeune apprenti surnommé Dragon (comme souvent), un orphelin recueilli par le maître Tien (Tien Feng), un type pas très accommodant, très à cheval sur les principes et sur la discipline, forcément de fer dans cette école. Dragon n'est pas son disciple favori contrairement à Tigre (Wai Pak), le chouchou du maître. Quand commence La Danse du lion, l'école se prépare à une compétition pour déterminer la meilleure danse du lion (vous avez le titre), Tigre doit être la tête.

Seulement voilà, lors d'un entraînement, Tigre se blesse et c'est Dragon qui devient la tête du lion. Ce qui mécontente son maître. Ce que sera le seul à découvrir Dragon lors de la compétition est que Tigre a feint d'être blessé, il est devenu la tête de l'équipe concurrente sans le dire à personne. C'est une trahison, mais comme Tigre est un orphelin comme lui, Dragon ne dit rien à son école. Mais quand le lion noir gagne contre le lion jaune, Dragon assume l'entière responsabilité. Il ne dénonce pas son ami même quand son maître le frappe violemment avec son éventail.

Le film semble vite construit sur une suite ininterrompue de combats divers et variés entres Dragon et tout le reste du monde. Tout le monde lui tombe dessus dès la séquence de la danse du lion, très aérienne, poétique avec cette musique entonnée par les autres élèves où les lions de tissus s'élèvent dans des gestes chorégraphiés à l'extrême. Cette danse initiale représente les codes des arts martiaux, ceux auxquels Dragon se réfèrent contrairement à ses concurrents. Dragon incarne l'honnêteté mais elle est mise à mal par tous, y compris ceux qui doivent lui enseigner. Il est visite d'injustice mais refuse de dénoncer son frère.

Sa rectitude est contrariée quand il doit quitter l'école. Et vite il est pris pour un autre par N°4 (Yuen Biao) le fils du chef de la police Sang Kwan (Shek Kin). Voilà l'un des combats les plus amusant fleurant bon la comédie. N°4 se bat avec un tabouret et le jeu malin de Yuen Biao, avec ses petites œillades en coin fait le reste. Un tabouret en pleine nature, dans les bois, contre Dragon qui ne comprend pas ce que ce jeune homme lui vaut. Puis Jackie Chan file encore la confusion car Dragon se confie à Sang Kwan, se plaint de N°4 en pensant que l'homme pourra l'écouter. L'humour de la longue séquence vient de ce que spectateur en sait plus que Dragon, le pauvre est piégé par sa gentillesse.


Le film use et abuse de zooms violents et abrupts qui évoquent la manière de la Shaw Brothers. Les combats utilisent les mouvements saccadés qui ont souvent caricaturés le film de kung-fu. Le récit suit ainsi une évolution radicale mais ce qui est le plus surprenant est la bande musicale avec un choix rare et relativement audacieux de musique classique. Le dernier combat est d'une violence rare avec un ennemi particulièrement vicieux, comme souvent il est en pleine nature et les deux adversaires suent sang et eau. Le film atteint rarement la grâce, Jackie Chan est encore en apprentissage de mise en scène, à l'image de son personnage. Le cinéma comme le kung-fu est un sport de combat.






















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