mardi 19 novembre 2019

La Joyeuse suicidée (William A. Wellman, 1937)

Coincé aux service nécrologique de son journal le Morning Star, travaillant sur un minuscule bureau et dérangé toutes les cinq secondes, après avoir écrit un article sur un sultan bidon, « the hoax of the century » comme le titrent tous les journaux, qui s'avérait être un cireur de chaussures de New-York, le pauvre Wallis Cokk (Fredric March) cherche à se racheter auprès de son patron Oliver Stone (Walter Connolly). Parenthèse : je trouve amusant de voir le nom de ce personnage, Oliver Stone. Fin de la parenthèse.

Wallis Cook veut faire un reportage édifiant sur une jeune femme empoisonnée au radium dans la petite ville de Warsaw dans le Vermont. Il vient de lire un entrefilet dans son journal mais aucun article de l'ampleur du scandale. Arrivé à Warsaw, il se confronte aux habitants récalcitrants. Tout ce que chacun lui répond c'est des « yep » ou des « nope ». soit une manière amusante et moqueuse de décrire ces habitants, pas vraiment des bouseux, mais pas loin. Ils sont occupés à ne rien faire. S'ils refusent de parler, c'est que la ville appartient à Paragon l'usine de radium du coin.

Mais Hazel Flagg (Carole Lombard), précise l'article est condamnée à mort. Le diagnostic du Docteur Enoch (Charles Winniger) est formel. Sauf qu'il s'est trompé. Le médecin le sait, Hazel le sait, tout le monde le sait, mais Hazel a envie d'un peu s'amuser, de sortir une fois de sa vie de Warsaw. Elle a envie de voir New-York et quand Wallis Cook débarque chez elle, il lui propose de venir dans la grande ville pour passer ses derniers jours. Voilà commence ce bref film qu'est La Joyeuse suicidée, par une farandole de supercheries qui se succèdent à un rythme effréné.

La supercherie, ce fameux hoax, ce mot qu'on lit dans chaque journal depuis quelques mois, est le motif principal du film. Pour ce voyage à New-York, elle est accueillie par le Maire qui lui offre la clé de la ville (une clé en toc), puis elle assiste à un match de catch où Cook explique à la jeune femme que les combats sont mis en scène, puis elle prend part à un spectacle où tout sonne faux, décors, costumes et discours larmoyant. Devant tant de supercheries, Hazel s'évanouit. Il faut dire que pour supporter ces spectacles, elle a beaucoup bu.

Le Champagne trouble la réalité d'Hazel mais révèle aussi une vérité : elle est amoureuse de Wallis et c'est réciproque. Seulement voilà, chacun profite de l'autre en lui mentant. On n'a vu qu'Hazel et son bon Docteur Enoch mentent sur sa santé. De son côté, Wallis Cook et Oliver Stone profitent de ce cas pour faire dans le sensationnalisme. Les tirages du journal augmentent, Hazel devient la coqueluche de la ville avec ses avantages et ses inconvénients. Mais le pire inconvénient est de n'avoir pas dit toute la vérité à Wallis Cook.


Il va s'en passer de drôles dans ce New-York en Technicolor (c'est le plus ancien film en couleurs filmant New-York que j'ai vu). Les deux amoureux filent leur romance avec ses contrariétés mais ce sont les personnages secondaires qui créent la cocasserie, ce faux sultan Ernest (Troy Brown Sr), les habitants de Warsaw, le quarteron de médecins européens menés par Sig Ruman (le génial colonel Ehrardt dans To be or not to be) mais surtout un certain Max (Maxie Rosenbloom). Son coup de fil à son frangin vaut à lui seul de voir ce gentil petit film.
























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