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il y a 15 jours, Synonymes la semaine dernière, Tel Aviv
on fire ce mercredi, ces trois films ont en commun d'évoquer les
conséquences du chaos israélien sur leurs personnages mais mieux
que cela, ils se détachent par le refus de sombrer dans le « film
dossier » donc la caricature. Cette caricature ouvre pourtant
Tel Aviv on fire, une résistante palestinienne déclame un
discours. Quelque chose cloche dans l'image, ces couleurs pastel,
cette tenue, ces poses entre chaque mot.
On
découvre que tout cela est le tournage d'une feuilleton télé,
financé par d'étranges « investisseurs étrangers » et
que l'on ne verra jamais mais qui semblent probablement inventés par
son producteur Bassam (Nadim Sawalha). La série télé est bas de
gamme regardée par tous, en Palestine comme en Israël, et elle est
tournée à Ramallah en Territoire occupé par Israël (rien n'est filmé à Tel Aviv). Chaque jour,
un épisode est tourné à la va vite et diffusé le lendemain, dans
la grande tradition du feuilleton.
De
quoi cause-t-il ce feuilleton ? Le mieux est encore de ne pas le
dire car tout le ressort comique du film repose sur son écriture,
son tournage et sa diffusion. La grande surprise de Tel Avivi on
fire – le titre ne le laissait pas supposer – et que c'est
une comédie très réussie avec des scène hilarantes. Le film
introduit un personnage burlesque irrésistible, le neveu de Bassam,
le grand échalas Salam (Kaïs Nashif) est un bon à rien devenu
régisseur café.
C'est
autour de sa nullité en tout que se noue le cœur du film. Il se
prend un jour lors d'un passage à un check point pour le scénariste
de la série télé. Il se fait contrôler par le chef du check
point, le peu sympathique Assi (Yaniv Biton), un garde chiourme au
verbe condescendant et aux cernes lourdes. Lui aussi une belle
caricature. Il est vite interpellé par le fait que Salam soit
scénariste du feuilleton préféré de sa femme et veut mettre dans
le récit son grain de sel.
Le
film se trouve vite dans une construction à double vitesse. Salam
doit non seulement écrire sa propre vie, trouver des stratagèmes
pour passer de régisseur à scénariste, mais en plus créer des
histoires pour le feuilleton, faire vivre Rachel le personnage que
joue l'actrice française Tala (Lubna Azabal) amoureuse du général
israélien Yehuda qu'incarne un acteur palestinien joué par Yousef
Sweid. Tout un méli-mélo mâtiné de mise en abyme se met en place.
Tout
un réseau de complications se développe. Assi devient de plus en
plus pressant pour écrire de nouveaux rebondissements, forcément
moins pro-palestiniens que ceux qu'exige Bassam, Salam espère
reconquérir le cœur de son ex Mariam (Maisa Abd Elhadi). On croise
Nabil (Amer Hlehel) un co-scénariste lâche, on découvre une
recette de houmous et on se rend compte que la comédie, quand elle
prend des atours politiques avec des touches de suspense inquiétant,
peut être redoutablement efficace.
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