Atomic
blonde (David Leitch, 2017)
Il
est plutôt pas mal ce film d'espions situé à Berlin quelques jours
avant la chute du mur, encore faut-il supporter le jeu d'histrion de
James McAvoy qui croit ne pas être sorti de Split. Sous la
neige il porte des chandails bien légers et quasi transparents (un
peu comme ceux de Brad Pitt dans Fight club. Certes, le récit
ne se départ jamais de son enjeu : rechercher une montre qui
contient un micro-film avec les noms de tous les agents. Sur cette
piste entre Berlin est où les allemands commencent à faire
craqueler la RDA et Berlin ouest où les espions français,
allemands, soviétiques, américains et britanniques pullulent,
Charlize Theron se perd un peu dans les méandres du scénario.
Quelques bons éléments à retenir : Charlize Theron ne couche
pas avec James McAvoy mais avec Sofia Bouttela. La bande sonore est
replie de de tubes des années 1980, Nena, New order, George Michael,
Run DMC, Siouxsie and the Banshees et, évidemment, David Bowie. Une
séquence dans un cinéma où il est projeté Stalker d'Andreï
Tarkovski, on se tabasse derrière l'écran. Et une baston finale,
sans musique (ça change des boums boums habituels) et en plan
séquence assez bluffante, il faut dire que David Leitch est un
ancien cascadeur. Le finale avec John Goodman annonce une suite.
Lola
Pater (Nadir Moknèche, 2017)
Avoir
un père transexuel, ce douloureux problème. Si l'émission Les
Dossiers de l'écran existait encore, un tel sujet aurait pu être
abordé après le passage du film. Le fiston de Lola a bien du mal à
accepter que son papa ait changé de sexe pour devenir Lola. Lola a
décidé de se cacher depuis des années, elle semble habiter dans
une forêt. Fanny Ardant joue ainsi cette transexuelle, ce qui fait
enrager beaucoup de militants trans, avec une accumulation de
maladresses dans les situations et les répliques qu'on se croirait
revenu 40 ans en arrière quand Michel Serrault jouait Zaza Napoli
dans La Cage aux folles et que lui aussi était confronté à
sa paternité. La vraie question est de savoir s'il est possible de
faire aujourd'hui un film sur les transexuels sans les plonger dans
une réalité strictement hétérosexuelle. Seules quelques scène
avec sa belle-sœur apportent un peu de légèreté dans toute cette
lourdeur. C'est dommage parce que je trouvais que Nadir Moknèche
parlait admirablement de son homosexualité dans Viva Laldjérie,
mais là tout sonne faux.
La
Planète des singes, suprématie (Matt Reeves, 2017)
Le
voilà le bon blockbuster de cet été. Matt Reeves en bon cinéphile,
comme son mentor J.J. Abrams, place chaque personnage dans un pan de
l'histoire du cinéma. César, que joue Andy Serkis en motion
capture, est dans un western classique, en ballade en cheval dans les
forêts. On trouve de très beaux plans dans une ambiance
crépusculaire, avec un foisonnement d'hommages à Anthony Mann,
Clint Eastwood et les John Ford en couleur. Woody Harrelson dans son
antre où l'on lit Ape-calypse Now est le maître de guerre, une
variation du colonel Kurtz. Quant au chimpanzé avec la voix de Steve
Zahn, élément comique du film, il représente le jeune public
américain pour qui tout est une blague. Ce que n'est pas vraiment le
film de Matt Reeves qui se veut une réflexion sur la politique
actuelle. Le film est bien raconté mais le finale plein d'explosions
est d'une grande banalité. Les quelques notes aiguës de piano sont
là pour tenter d'apporter un peu d'émotion. Je regrette la manière
peu convaincante qu'a cinéaste de filmer la perte de paroles des
humains.
Belles
mais pauvres (Dino Risi, 1957)
Après
Pauvres mais beaux, après Pauvres millionnaires, la
société de distribution Camélia me ravit cet été encore avec la
sortie d'une de ces antiques comédies italiennes de Dino Risi.
Antique parce que le cinéaste extrait l'essence de la société de
l'époque où c'est d'abord le mariage qui prévaut. Ici, Romolo veut
épouser Marisa la sœur de Salvatore et Salvatore veut épouser
Anna-Maria la sœur de Romolo, sachant que Romolo et Salvatore sont
amis depuis l'enfance et voisins. Dans Belles mais pauvres,
les mecs sont des gros machos inconséquents (ah ces scènes de
drague par les garçons en maillot de bains qui montent jusqu'au
nombril), les nanas veulent que les mecs aillent bosser pour faire
bouillir la marmite et enfin quitter les minuscules appartements des
parents. Mais les gars ne sont pas allés au lycée et le boulot
manque. Vous voyez comme tout a changé depuis 60 ans !
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