« Never
give up, never surrender », ne jamais abandonner, ne jamais se
rendre, telle est la réplique favorite, la punchline dirait-on
aujourd'hui, du commandant de la série télé « Galaxy
Quest ». Une série bas de gamme aux décors de carton-pâte et
aux effets spéciaux rudimentaires. Arrêtée depuis 1982
(c'est-à-dire 18 ans), tous les comédiens doivent, depuis, se
contenter d'aller dans les conventions de fans, ces fameux ComicCon.
Il faut noter que le film s'empare de la culture geek, alors en 2000
encore peu connue en France quand Galaxy Quest sort dans les
salles (d'ailleurs le film est largement passé inaperçu avant
d'être apprécié à sa juste valeur). Sheldon Cooper et The Big
bang theory n'étaient pas encore passés par là.
La
série décrite dès l'ouverture du film est un succédané de Star
Trek avec ses personnages stéréotypés. Jason Nesmith (Tim
Allen) est le commandant Taggert leader charismatique, impulsif et
batailleur,. Alexander Dane (Alan Rickman) est le Dr. Lazarus, à
l'opposé de Taggert, tel Spock contre Kirk, il est un alien calme et
réfléchi portant un postiche sur le crâne. Gwen DeMarco (Sigourney
Weaver) est Tawny Madison, la préposée aux ordinateurs. Fred Kwan
(Tony Shalhoub) est Chen, l'ingénieur, quant à Tommy Weber (Daryl
Mitchell), il est Laredo, un enfant chargé de diriger la navette
spatiale, devenu adulte depuis. A cette fine équipe, s'ajoute Guy
(Sam Rockwell), un figurant qui a toujours rêvé d'être l'un des
personnages principaux.
Pas
besoin d'en dire plus sur ces personnages de série, ils sont
reconnaissables, ils sont archétypaux à souhait avec les minorités
bien représentées, même si Fred Kwan l'avouera en cours de film,
il n'est pas vraiment un Chinois. Alexander Dane est un ancien acteur
shakespearien, contrairement à Jason, il a honte de la série et de
sa propre réplique « par le marteau de Grabthar » qu'il
refuse de dire. La pauvre Gwen, niveau réplique, doit se contenter
de répéter ce que l'ordinateur central lui dit et inversement, elle
ne cause qu'à l'ordinateur, ce qui vaudra un bon coup de colère
quand l'un des protagonistes commettra l'impair de vouloir répéter
ce que l'ordinateur annonce « j'ai que ce boulot, il est
stupide et on va pas m'empêcher de le faire ».
Venus
d'une galaxie far, far away, une poignée d'extra-terrestres
quémandent l'aide de l'intrépide équipe pour les sauver d'un
méchant alien qui veut les détruire et s'emparer de l'Oméga 13, la
pièce maîtresse du vaisseau de la série, bien que personne ne
sache à quoi ça sert. C'est que ces gentils extra-terrestres à
l'apparence humaine pour cacher leur aspect réel de poulpes
verdâtres ont capté les ondes de la série (comme le faisaient ceux
de Contact de Robert Zemeckis) et prennent pour argent
comptant les aventures héroïques du commandant Taggert. Pour eux ce
sont des documentaires et ils ont poussé le vice jusqu'à reproduire
à l'identique le vaisseau de la série.
Il
ne faut pas 1000 planètes à Dean Parisot pour poursuivre son récit
dans l'espace intersidéral. Les gentils aliens à l'obséquiosité
délirante (on a envie de leur donner des baffes devant leurs
sourires benêts) font face à Sarris le super méchant, sorte de
crabe vert ultra brutal qui ment comme il respire et tue à chaque
contrariété. Sur une planète désertique, le clou du film,
l'équipe, pas franchement rassurée sauf Kwan qui jubile à chaque
action, croise des petits extra-terrestres particulièrement vicieux,
une sorte de chien baveux et un monstre en pierres qui veut
écrabouiller Taggert, prétentieux comme c'est pas possible, « il
en a profité pour enlever sa chemise » dira Dane vert de
jalousie.
J'aime
beaucoup cette idée d'avoir fait jouer une bimbo en manque d'emploi
à Sigourney Weaver, spécialiste de la lutte contre les aliens (4
films à cette époque mais elle n'était pas encore allée sur
Avatar). C'est ce qu'elle vivait à l'époque avec ce Hollywood qui
n'aime plus ses actrices quinquagénaires. J'aime beaucoup le
personnage qu'incarne Justin Long, cet adolescent fan inconditionnel
de la série qui va les aider à se dépêtrer du fourbi dans lequel
ils se sont mis. Le film, sans sortir du pastiche construit avec un
beau sérieux et une fine écriture, parvient même à devenir
émouvant dans ses finales, ce qui en fait l'une des meilleures
comédies parodiques de science-fiction de tout l'univers.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire