Le
Major Geoffrey Vickers (Errol Flynn) mène deux batailles en même
temps. La première est due à son statut de soldat de la 27ème
brigade d'infanterie de Sa Majesté la Reine Victoria. La Charge
de la Brigade Légère se déroule entre 1854 et 1856 quand
l'Angleterre cherche à consolider son empire colonial en Inde et à
lutter contre l'influence de l'empire russe. Au centre de cette lutte
d'influence, Vickers et d'autres soldats doivent conduire un
diplomate, Sir Humphrey Harcourt auprès du souverain local, l'émir
Surat Khan (Henry Gordon).
Film
à gros budget, La Charge de la Brigade Légère déploie son
faste dans les décors de l'immense palais de Surat Khan, les pièces
sont immenses et vastes, les marbres tout en haute, sur les murs se
reflètent les ombres des danseuses du ventre. Les costumes tout à
la fois de l'émir et de sa cour, comme ceux des soldats sont
admirablement reproduits avec luxe et détails. L'émir propose une
chasse au léopard au diplomate, c'est ce genre d'exotisme (habituel
pour un film de 1936) que Michael Curtiz montre, le colonialisme dans
toute son horreur humaine, toute sa servilité.
Parce
qu'il l'a sauvé des griffes d'un léopard, Surat Khan doit une
reconnaissance éternelle à Geoffrey Vickers. Mais c'est sans
compter sur les manigances du russe Volonoff (Robert Barrat) qui
vient mettre son grain de sable dans cette question d'honneur. Là
aussi, les scènes de bataille filmée en décors naturels avec des
centaines de figurants fait encore un grand effet des décennies plus
tard, notamment la dernière qui dure dix bonnes minutes lors de
l'attaque de l'armée anglaise en Crimée (déjà en 1856, cette
péninsule était la source de bien des problèmes).
L'autre
bataille de Vickers est celle de l'amour, bien entendu. Vickers a un
frère, Perry (Patric Knowles), soldat également mais aussi
diplomate. Tandis que Geoffrey était par monts et par vaux, il
laissait seule sa fiancée Elsa Campbell (Olivia de Havilland) et
c'est Perry qui s'est occupé d'elle. Forcément, Perry et Elsa sont
tombés amoureux l'un de l'autre, mais à cette époque, on ne
brisait pas si facilement que ça ces fiançailles. Elsa aime Parry
mais son devoir l'oblige à rester avec Geoffrey. Les deux frères se
fâchent à mort.
Michael
Curtiz imbrique la romance et la film de guerre avec grande adresse.
Le code d'honneur des deux frères, aberrant et funeste, a des
implications autant dans leur métier de soldats que dans leur vie
amoureuse. Elsa est ballottée d'un homme à l'autre, comme dans
cette scène de bal où elle change de danseur suivant le rythme des
valses. L'élément comique du film vient de Lady Warrenton (Spring
Byington), insupportable commère qui domine son époux. Mais c'est
la première qui aide Elsa et la seule qui la comprend.
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