« En un port très fréquenté d’extrême orient », ainsi commence Le Tigre vert,
film d’aventures exotiques muet et américain de 1926 qui va
effectivement se dérouler dans un port chinois, en tout cas il semble
bien. Certes, il s’agit d’une reconstitution mais pour une fois qui
montre l’effort pour paraître authentique. Le chef des pirates,
c'est-à-dire le bandit Tigre vert, est un acteur américain. Son
personnage s’appelle Chang Tang. Il sème la terreur dans la ville
portuaire où le navire de commerce vient débarquer.
A
bord de ce navire, le capitaine, un homme bougon a élevé sa fille Eve
comme un moussaillon. C’est un garçon manqué qui s’habille en pantalons
et porte les cheveux courts. D’ailleurs, elle manque de se faire séduire
dans une auberge chinoise par deux jeunes femmes de joie, compte tenu
de son aspect masculin général. Mais elle va tomber amoureuse de Bill
Stanley incarné par l’acteur de western William Boyd. Ce qui étonne
d’abord dans cette première partie est cette absence totale de féminité
de Eve, mais elle est constamment dans l’action dans la découverte de
l’autre. Or quand elle se « déguise » en femme et qu’elle tente de
séduire Bill, elle est soudain ridicule. Mais le bandit Tigre vert a des
sentiments, fort peu courtois certes, pour Eve qu’il va enlever et
tenter de prendre.
C’est
toujours amusant de voir comment on reproduit la Chine pour les
spectateurs américains. Ce film d’une durée de 69 minutes, pur produit
de consommation, n’est pas un très bon film, loin de là, mais tous le
figurants sont asiatiques (je ne dirais pas tous Chinois, mais sans
doute). Sur les murs des habitations, il y a beaucoup d’inscriptions en
chinois, des banderoles et rien en anglais. On y mange des nouilles à la
baguette, on y joue de la lyre chinoise, on y voit une partie de
mahjong, on y compte grâce à un boulier. Et évidemment, les costumes
tous flamboyants et exotiques, garnis de plumes ou de perles qui
montrent que la seule personne qui a vraiment travaille sur Le Tigre vert, n’est pas le scénariste, mais le décorateur costumier.
Texte initialement écrit pour AsieVision
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